Depuis la signature de l’accord de principes entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda à Washington, les réactions fusent de toutes parts. Une partie de l’opposition et de la société civile dénonce un prétendu bradage des minerais congolais, affirmant que Kigali en sortirait bénéficiaire.
Mais pour le professeur d’économie et député national, Godé Mpoy, ces accusations sont infondées. S’exprimant le mardi 29 avril 2025 sur ce dossier brûlant, il a affirmé qu’à ce stade des discussions, c’est bel et bien la RDC qui en sort gagnante. Il appelle néanmoins à la vigilance lors de l’adoption du rapport final.
Selon lui, ce document final ne sera pas rédigé par la RDC ni par le Rwanda.
« Ce sont les Américains qui vont proposer le texte, et les deux parties, RDC et Rwanda, se contenteront de le signer », a précisé Godé Mpoy.
« Il ne s’agit pas d’une imposition. Ce que l’on envisage, ce sont des relations bilatérales normales à venir. Avec cet accord, la RDC retrouve l’intégrité de son territoire et sa souveraineté. Cela est incontestable », a-t-il martelé.
Abordant la nature du partenariat entre la RDC et les États-Unis, le professeur a tenu à rassurer :
« Il ne s’agit pas d’un diktat, mais du respect du droit régional. Ceux qui connaissent le fonctionnement de l’économie africaine savent que la RDC a déjà pris plusieurs engagements dans le cadre du COMESA, de l’EAC, de la CIRGL, etc. »
Et de poursuivre :
« Il est question ici de droit sous-régional, notamment concernant les transits internationaux que nous avons nous-mêmes instaurés. Nous avons ce que l’on appelle le repost dans le cadre du COMESA. Cela existe déjà. »
Godé Mpoy a toutefois soulevé certaines préoccupations à régler, notamment la gestion partagée du lac Kivu avec le Rwanda, afin d’éviter d’éventuels conflits. Il a aussi évoqué la question des parcs animaliers :
« Des animaux ont quitté la RDC pour d’autres pays. Quel est aujourd’hui leur statut ? », s’interroge-t-il.
Rodriguez Kikamba
