Le bilan de l’attaque perpétrée par les rebelles djihadistes des Forces Démocratiques Alliées (ADF) le mercredi 15 janvier 2025 à Makoko, près de Muhangi, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), s’est lourdement aggravé.
Alors qu’un premier décompte faisait état d’une dizaine de morts, de nouvelles découvertes macabres dans les localités environnantes ont révélé un bilan beaucoup plus tragique, atteignant près de 40 victimes.
Selon la société civile locale, les chiffres se précisent : en plus des 8 corps retrouvés à Makoko, 15 autres ont été découverts à Mapanga, 11 à Kaseghe et 4 à Lutambi. Ces attaques ont poussé la population à fuir la zone, trouvant refuge à Musienene et Butembo.
« Makoko est désormais désertée. À Muhangi, seules quelques personnes subsistent au centre du village. Malheureusement, des jeunes qui tentaient de récupérer les corps des victimes ont été ciblés par une nouvelle offensive des ADF », a déclaré Kambale Maboko, membre des forces vives de Musienene.
Parmi les victimes figure Kasereka Kasimba Charles, chef du groupement Bulengya. Ce drame marque un tournant dans la région, car le territoire de Lubero, épargné depuis 2014 par les violences des ADF, devient aujourd’hui le théâtre de leurs exactions sanglantes.
Pendant que les ADF sèment la terreur au nord, le sud de Lubero est confronté à une menace croissante du M23. Ces derniers, en quête d’expansion, tentent d’occuper de nouveaux villages dans la région.
Les troupes gouvernementales ont cependant réussi à contenir leur progression en érigeant une ceinture de sécurité après la localité d’Alimbongo.
Face à cette double crise, les autorités et la communauté internationale sont appelées à intensifier leurs efforts pour protéger les populations civiles et rétablir la paix dans cette région meurtrie.
Charles Mapinduzi