Les Léopards de la RD-Congo ont posé l’acte au moment opportun et de manière appropriée. Tous ceints d’un brassard noir autour de l’avant-bras, ils ont fait de l’avant-match contre la Côte d’Ivoire, au moment du Debout Congolais, le moment d’une frappante expression gestuelle sur le sort des compatriotes sous l’occupation des forces du M-23. La main gauche portée sur la bouche en signe de bâillonnement et la droite en forme de revolver braquée à la tempe, l’image a fait le tour du monde pour dire à la terre entière combien d’atrocités vivent les Congolais chez eux. Le mérite est qu’ils ont réussi à faire passer le message comme d’autres footballeurs l’ont fait avant pour une cause ou une autre, nationale on interpersonnelle.
Tel Louis Diaz du FC Liverpool qui dévoile, après un but, son sous-maillot floque d’un message en hommage à son père, otage d’un groupe armé en Colombie à l’époque. Il fallait en rester là. Tout ce que le gouvernement a entrepris par la suite avec la mime du geste des Léopards par les ministres et des représailles contre la CAF-Confédération africaine de football- n’est que maladresse, mot ou gestuel de trop. Et les attaques enregistrées samedi 10 février à Kinshasa contre des diplomates et le personnel de la MONUSCO n’ont fait que rajouter à la liste de ces expressions d’humeur contre-productives pour la RD-Congo. Certains y ont même mêlé Canal Plus dans une logique complotiste pour avoir fait un black-out sur les images des supporters congolais en tribune, lesquels supporters étaient bariolés des fresques en solidarité à la ville de Goma.
Ce qui a fait que certains d’entre eux ont été interdits d’accéder au stade. Quiconque condamne Canal Plus ne comprend que la règle en la matière est de rester dans la diffusion stricte de l’événement sportif. selon le principe qui veut que le foot se tienne loin des considérations politiques et autres. Déjà que dans sa nature, la CAF comme la superstructure FIFA n’a rien à voir avec les États avec lesquels elles n’entretiennent presqu’aucun lien organique pour prévenir les interférences entre le flou et le monde politique. FIFA et CAF sont des associations privées avec délégation de pouvoir aux fédérations nationales, elles-mêmes hermétiques à toute immixtion des autorités politiques du pays d’accueil dans leur gestion. Allez-y donc demander à Patrick Muyaya qu’est-ce qu’il reproche à la CAF? Quelle est la convention que celle-ci a violé face au gouvernement des Warriors pour faire l’objet des sanctions de la part de Kinshasa? Il n’y a que ceux qui ne comprennent pas comment fonctionne le monde et ses tentacules pour en vouloir à la CAF de s’être gardée de prêter les travées d’un stade à une manifestation inopportune face à l’enjeu sportif. Le faire aujourd’hui, c’est permettre que les Maliens aussi laissent éclater leur ras-le-bol contre la France dans les tribunes avec la caution de la CAF lors de la prochaine CAN.
Muyaya qui a eu une belle tribune avec les IXèmes Jeux de la Francophonie sait qu’il ne pouvait pas se le permettre au stade des Martyrs sans que l’OIF-l’organisation francophone patronne de la manif- ne s’y oppose de manière catégorique. Friand des selfies avec des Chefs d’Etat jusqu’au très controversé Rwandais Paul Kagame, Muyaya s’est fait prompt à poster le geste mimé des Léopards.
Les autres membres du gouvernement lui ont emboîté le pas. Ensemble, ils n’ont réussi qu’à jeter le discrédit sur le onze congolais et ses supporters considérés avoir agi à partir d’un go donné à Kinshasa là où il fallait obtenir le crédit d’une initiative délibérée de la part de ses propres auteurs.
Delà à penser que le caillassage des véhicules diplomatiques à Kinshasa est l’œuvre des commanditaires tapis à l’Hôtel du gouvernement, nombre de diplomates accrédités dans la capitale congolaise franchissent vite le pas.
Ils en déduisent l’attitude d’un pouvoir en désespoir de cause qui pense trouver un exutoire avec la rue là, il est attendu de lui d’assurer l’intégrité du territoire national. Quand la rue aura fini de se défouler, elle se retournera vers le régime si jamais rien ne change sur terrain après toutes les promesses non-tenues d’une reprise en mains.
Netic-News