L’antagonisme médiatique entre l’influenceuse proche du pouvoir, Denise Mukendi dite Dusauchoy, et l’ex-proche de Katumbi, Jacky Ndaka, bien que nauséabond selon nombreux internautes, aura permis de mettre à nu des pratiques qui étaient jusqu’ici dans les profonds secrets des services d’intelligence congolais.
Des révélations-chocs
Dans une interview à la journaliste Bibi Kapinga, l’ancien coordonnateur de la jeunesse d’Ensemble pour la République a révélé avoir été violé, sodomisé dans les locaux de l’ANR. Des révélations qui font froid au dos.
« J’ai effectivement été sodomisé. Parfois, j’ai du mal à m’asseoir. Ils ont ouvert ma cellule, ils m’ont attaqué, brutalisé et ils m’ont sodomisé. Je ne savais même pas que c’était elle [Denise Mukendi] la commanditaire de ce viol. Il faut qu’elle me dise pourquoi elle m’a fait souffrir de la sorte. J’ai vu des choses dans ce pays. J’attendais la fin du régime de Tshisekedi pour traduire l’ANR en justice », explique Jacky Ndaka.
Dans la foulée, une révélation similaire a suivi, celle de Roger Muntu, un proche de Seth Kikuni. Il affirme qu’au cours de son bref passage à l’ANR après l’arrestation de l’opposant Kikuni Masudi, il a reçu des menaces d’être violé.
« Toi, comme tu as une peau à teint clair comme ça, on va te sodomiser. Tu vas pleurer », affirme-t-il.
Des services secrets déshumanisés
Les affirmations de Jacky Ndaka et Roger Muntu viennent remettre sur la table l’image ternie que les Congolais ont souvent eu des services d’intelligence congolais depuis le temps Mobutu.
Plus récemment, sous Kabila fils, des opposants ont plusieurs fois décrié le traitement dégradant et inhumain dont ils étaient victimes dans les locaux de l’ANR, traitements allant jusqu’à des exécutions sommaires.
Kalev Mutond, ex-administrateur général de l’ANR, avait plusieurs fois même été au coeur des plaintes en justice pour ce que ses agents imposaient aux Congolais dans des cellules considérées comme les plus sordides du pays.
Félix Tshisekedi qui, en pleine campagne présidentielle en 2018, promettait de faire de la fermeture de tous les amigos de l’ANR, son cheval de bataille, semble s’être limité aux simples promesses qui ne sont jamais allées plus loin.
Pire, ce qui n’a pas été dénoncé sous Kabila (la sodomie contre des prisonniers masculins) l’est aujourd’hui sous la gouvernance fatshiste, qui avait pourtant promis d’humaniser les services de sécurité dès 2019.
Des efforts inlassables
Dans le cercle restreint du président congolais, on dénonce des allégations mensongères contre les services de sécurité.
Dans une réaction sur les médias sociaux, le camp au pouvoir précise que « sous la présidence de Félix Tshisekedi, la République démocratique du Congo a amorcé une transformation profonde de ses institutions, y compris des services de sécurité, afin de les humaniser et de respecter les droits fondamentaux de tous les citoyens. Il est donc choquant et inacceptable de voir circuler des accusations infondées selon lesquelles les prévenus seraient victimes de violations au sein de ces services. Nous tenons à refuter catégoriquement ces affirmations », lit-on dans le communiqué signé par Thierry Monsenepwo de l’Union sacrée
Charles Mapinduzi