Dans un contexte économique délicat et face aux exigences de la conformité internationale, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a adopté ce jeudi une série de textes législatifs décisifs. Présentés par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, ces trois ordonnances-loi et un projet de loi s’inscrivent dans une stratégie globale de relance des infrastructures, d’apurement de la dette pétrolière nationale et de lutte renforcée contre le blanchiment de capitaux.
Un partenariat hydraulique transfrontalier pour le nord du pays
Deux des trois ordonnances-loi concernent le Programme régional d’appui au développement des infrastructures et de valorisation des ressources en eau transfrontalière (PREDIRE), fruit d’un partenariat entre la RDC et la République Centrafricaine. Financées à hauteur de 30 millions USD par le OPEP Fund et de 16,6 millions USD par le Fonds africain de développement, ces initiatives visent à améliorer l’accès à l’eau potable dans les provinces de Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Mongala. Une avancée significative pour ces zones longtemps marginalisées en matière d’infrastructures de base.
Un pas décisif vers la résolution de la dette pétrolière
La troisième ordonnance-loi adoptée prévoit un financement de 469 millions USD obtenu auprès d’un consortium de banques commerciales opérant en RDC. Objectif : apurer la dette accumulée envers les sociétés pétrolières depuis le gel des prix du carburant instauré en 2009. Pour le ministre Fwamba, cette mesure est essentielle pour garantir la stabilité de l’approvisionnement en carburants et éviter une nouvelle crise énergétique.
Un projet de loi pour une RDC plus conforme et plus crédible
En parallèle, les députés ont approuvé un projet de loi modifiant la loi n°22/068 du 27 décembre 2022 sur la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Ce texte vise à renforcer l’arsenal juridique du pays et à se conformer aux normes du Groupe d’action financière (GAFI), en vue de sortir la RDC de la liste de surveillance renforcée.
« Il s’agit d’une étape clé pour assurer la stabilité financière, accroître la transparence et restaurer la confiance des partenaires internationaux », a déclaré Doudou Fwamba devant les députés.
L’Assemblée nationale en soutien aux réformes économiques
Par cette adoption en bloc, l’Assemblée nationale marque son adhésion aux réformes engagées par l’exécutif dans un climat international incertain. Ces textes traduisent, selon le ministre Fwamba, la volonté du Gouvernement de créer un cadre économique plus sain, plus attractif et sécurisé.
La session parlementaire du 8 mai 2025 restera donc comme un moment charnière dans la quête de stabilité et de crédibilité financière de la RDC sur la scène africaine et internationale.
Gilbert N.