Le tribunal militaire de garnison de Bukavu a ouvert, ce lundi 10 février un procès en flagrance contre 84 militaires accusés de crimes graves commis lors de leur fuite face aux rebelles du M23. Ces soldats, issus de différentes unités, doivent répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment meurtre, vols et pillages, révolte, dissipation de munitions et fuite devant l’ennemi.
Les faits reprochés aux prévenus se sont déroulés dans plusieurs localités du Sud-Kivu, notamment Katana, Mululu, Miti, Murhesa, Mudaka et Kamanyola. Durant leur retraite désorganisée, ces militaires ont semé la terreur en tirant des coups de feu dans les villages, provoquant une panique généralisée parmi la population locale. À Kabare, leur débandade a pris une tournure encore plus tragique, avec le meurtre de 12 civils en l’espace de 48 heures.
Face à l’ampleur des événements, la société civile et plusieurs organisations locales exigent que justice soit rendue aux victimes. Pour elles, ce procès est une étape essentielle afin de lutter contre l’impunité au sein des forces armées et de rétablir la confiance entre l’armée et la population.
La 33e région militaire suit de près cette affaire, représentée au procès par le général de brigade Jean Ladis Maboso. Cette audience marque un signal fort de l’armée et des autorités judiciaires dans la gestion des exactions commises par des éléments censés protéger la nation.
Le déroulement du procès sera scruté par l’opinion publique, qui attend des sanctions exemplaires contre les coupables et des mesures concrètes pour éviter que de telles dérives ne se reproduisent à l’avenir.
Gilbert Ngonga