Cette déclaration a été faite le jeudi 9 janvier par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de la RDC, lors d’un briefing de presse co-animé avec son collègue de la Communication, Muyaya, et le porte-parole des FARDC.
Pour elle, c’est la descente aux enfers du Rwanda depuis le mois de décembre dernier. En effet, lors du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique avaient fustigé la présence du Rwanda sur le sol de la RDC.
Plusieurs pays, dont l’Angola, facilitateur du dialogue, représenté par João Lourenço, sont sortis de leur silence pour condamner le comportement du pays des mille collines.
« Je pense que tout cela montre à quel point l’Angola s’est isolé de lui-même. Nous assistons à une succession de déclarations qui condamnent la recrudescence des violences et qui dénoncent également la présence et l’activisme du Rwanda sur le territoire souverain de la RDC », a déclaré Thérèse Kayikwamba.
Elle a ajouté que, pour certains, cela peut sembler être des signes éphémères, mais ce sont des symboles importants dans le cadre diplomatique. En effet, de plus en plus de voix s’élèvent pour se désolidariser du Rwanda, qui est un pays isolé et qui doit assumer le prix politique de ce choix, notamment celui de ne pas participer au sommet de Luanda prévu le 15 décembre 2024, et de ne pas contribuer à la recherche d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.
« Nous faisons maintenant face à un monde qui découvre le vrai visage du Rwanda, dans le sens où ses partenaires deviennent de plus en plus explicites dans leur désapprobation de cette posture », a-t-elle ajouté.
C’était aussi l’occasion pour la ministre de souligner que les rapports des experts des Nations Unies révèlent la présence de près de 4 000 soldats rwandais sur le sol de la RDC.
Environ 150 tonnes de coltan sont exportées frauduleusement vers le Rwanda. À Rubaya, plus de 10 000 personnes travaillent pour l’extraction artisanale sous une administration imposée par la coalition ADF-M23, qui prélève des taxes allant jusqu’à sept dollars par kilogramme. Le coltan génère au moins 800 000 dollars par mois, a fulminé Thérèse Kayikwamba.
Rodriguez Kikamba