Le ballet diplomatique se poursuit à Paris en marge du 19e Sommet de la Francophonie, qui se termine ce samedi 5 octobre. La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a été abordée lors d’un entretien entre Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron, vendredi matin à l’Élysée.
Bien que, lors de sa déclaration publique, Emmanuel Macron ait évité de mentionner le conflit congolais ou de condamner explicitement le Rwanda, comme le demande régulièrement Kinshasa, le président français recevra Paul Kagame ce samedi à l’Élysée. Macron cherche à favoriser une désescalade des tensions entre Kinshasa et Kigali, dans l’espoir de mettre fin aux hostilités dans le Nord-Kivu.
De faux espoirs
Les autorités congolaises considèrent ce sommet comme une ultime étape dans le plaidoyer en faveur de la RDC, après le départ de Félix Tshisekedi du pays le 22 septembre dernier. Toutefois, les espoirs d’obtenir un soutien concret semblent s’amenuiser.
Malgré son statut de plus grand pays francophone en termes de locuteurs, la RDC n’a jamais bénéficié d’une attention soutenue de la part de la France ou d’autres États francophones, et ce, même face à l’agression dont elle est victime depuis plus de deux ans.
Cette situation interroge la volonté réelle de la France de se positionner aux côtés des États francophones en difficulté. D’autant plus que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est dirigée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo, alors que le Rwanda est accusé d’agression contre la RDC, ce qui complique la tâche pour Kinshasa de faire entendre sa voix.
Lors de l’ouverture du sommet, Louise Mushikiwabo a reconnu la limite de l’influence de l’OIF sur les crises mondiales. « Nous restons une organisation modeste, qui n’est pas en mesure de résoudre les crises compliquées du monde, mais peut faire avancer les choses », a-t-elle déclaré.
Des sanctions contre Kigali
Depuis plusieurs années, Félix Tshisekedi et son gouvernement militent pour l’imposition de sanctions sévères contre le Rwanda en raison de son soutien présumé aux rebelles du M23, responsables de l’insécurité dans le Nord-Kivu.
À la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York et lors de son séjour en Hongrie, le président congolais a abordé ce sujet, bien que sa voix peine à se faire entendre sur la scène internationale.
À Paris, après un entretien avec le député français Aurélien Taché, Félix Tshisekedi a trouvé un allié dans sa démarche. « Nous ne devrions pas laisser les milices du M23, soutenues par le Rwanda, poursuivre leur marche macabre sur Goma. La Francophonie doit prendre une position ferme pour la paix », a déclaré l’élu français.
Kinshasa espère désespérément que la communauté internationale finira par sanctionner le Rwanda, dans l’espoir de le dissuader de continuer son soutien au M23.
Charles Mapinduzi