La Direction générale des douanes et accises (DGDA) est éclaboussée par une affaire de fraude douanière impliquant KibaliGoldmine. L’entreprise est accusée d’avoir importé frauduleusement du nitrate d’ammonium sous forme de granulés, en les déclarant comme des engrais chimiques. La valeur douanière de cette opération est estimée à 4,695,605 USD.
Accusations de complicité
Des agents de la DGDA pointent du doigt leur directeur général, Bernard Kabese, pour sa gestion jugée douteuse de ce dossier. Selon une source interne, le DG avait sommé KibaliGoldmine de payer les taxes dues, assorties de pénalités. Toutefois, une correspondance signée par Dieudonné Kasembo, dépourvu de mandat officiel, aurait demandé un assouplissement des conditions de paiement.
Cette lettre, qui serait le fruit d’un arrangement entre Kasembo et Kabese, a retardé l’exécution de la décision initiale, dénoncent des sources proches du dossier. Ces accusations alimentent les soupçons d’une complicité au sein de la DGDA, où des responsables seraient accusés de négligence et d’entente avec les contrevenants.
Une pratique récurrente
Outre KibaliGoldmine, un autre cas attire l’attention : celui de la station Djambo Safari. Le contentieux, évalué à 282,622,962 francs congolais, n’a toujours pas été réglé en raison de pratiques mafieuses orchestrées, selon les dénonciateurs, par la Direction juridique et contentieux de la DGDA. Cette dernière aurait sciemment exploité les failles juridiques pour bloquer les procédures, favorisant ainsi les contrevenants.
Mesures de lutte antifraude
Face à ces scandales, la Brigade de lutte antifraude de la DGDA a adopté des mesures de contrainte pour freiner les importations suspectes de KibaliGoldmine. Cependant, ces actions semblent insuffisantes pour restaurer la crédibilité de l’institution, minée par des accusations internes de corruption et de connivence.
La lumière reste à faire sur ces pratiques, alors que les agents de la DGDA appellent à une réforme en profondeur pour garantir la transparence et l’efficacité de cette administration clé de l’État.
Christian Ntole