Le climat reste tendu au sein du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), où un bras de fer oppose le président Christian Bosembe à une majorité de hauts conseillers, dont Chantal Kanyimbo, Serge Kabongo et Patrick Eale.
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 14 avril et parvenue à Netic-News, neuf des quatorze membres du CSAC dénoncent la gestion « unilatérale et irrégulière » de Christian Bosembe, qu’ils accusent de violer les textes régissant la régulation des médias. Plus grave encore, ils condamnent les menaces dont ils seraient victimes de la part du conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, François Eberande Kolongele, qu’ils soupçonnent de vouloir protéger le président contesté.
« C’est avec regret que nous avons pris très au sérieux les menaces que vous avez proférées à notre encontre dans le cadre de la crise qui secoue actuellement le CSAC, simplement parce que vous tenez coûte que coûte à défendre Monsieur Bosembe Lokando Christian, pourtant désavoué par la majorité des membres qui l’avaient porté à la tête de cette institution », écrivent les signataires du document.
Les conseillers dissidents s’interrogent sur le lien établi entre leur volonté de destituer un président jugé incompétent et la prétendue menace à la sécurité nationale :
« Nous ne comprenons pas du tout la relation que vous établissez entre la déchéance d’un président incompétent et la déstabilisation de la sécurité du pays. »
Selon eux, la majorité des membres du CSAC s’oppose désormais à Christian Bosembe pour plusieurs raisons, notamment ses violations répétées des textes régissant le secteur, son manque de neutralité, son amateurisme dans la gestion de l’institution, ainsi que son comportement conflictuel avec ses collègues et d’autres acteurs du secteur des médias.
Ils avertissent que les menaces dont ils font l’objet ne visent pas seulement leurs personnes, mais s’attaquent aux fondements même de la démocratie.
« Vos intimidations ne nous concernent pas uniquement. Ce sont, en réalité, des menaces contre la démocratie, la liberté d’expression et la liberté de la presse. Aujourd’hui, nous nous sentons en insécurité. Si vous estimez qu’il faut tous nous arrêter ou nous faire du mal pour maintenir M. Bosembe à la tête du CSAC, nous sommes prêts à nous livrer. Cependant, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale pour tout malheur qui pourrait nous arriver. »
Le bras de fer au sein du CSAC semble loin d’être terminé, et le climat politique autour de cette institution d’appui à la démocratie risque de se dégrader davantage si aucune médiation sérieuse n’est envisagée.
Bienvenu Musoy