Un chiffre alarmant. Il émane d’un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), présenté le 15 avril 2025 à une délégation de députés nationaux médecins, accompagnés de deux élus des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, actuellement en mission au Burundi depuis le week-end dernier.
Conduite par le professeur Léon Kabamba, cette délégation s’est donnée pour mission d’offrir des consultations médicales gratuites dans les camps de réfugiés, où plus de 170 000 Congolais récemment arrivés vivent dans des conditions extrêmement précaires après avoir fui les violences armées.
Les premières évaluations sanitaires dressent un tableau préoccupant : malnutrition sévère, choléra, paludisme, rougeole et plus d’une soixantaine de cas de troubles mentaux recensés dans les camps.
Un contexte humanitaire explosif
Depuis plusieurs années, la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise humanitaire sans précédent, particulièrement dans sa région orientale. À Goma seulement, plus de 2 millions de personnes sont affectées, avec des répercussions à l’échelle nationale et dans les pays voisins.
Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) a atteint 700 000 rien qu’à Goma, s’ajoutant aux 6,4 millions de déplacés à travers le pays. En 2024, la crise a engendré 2,9 millions de nouveaux déplacements, tandis qu’on compte plus d’un million de réfugiés congolais dans les pays voisins, en plus de 500 000 réfugiés étrangers accueillis en RDC.
La situation s’est encore détériorée le 27 janvier 2025, avec l’occupation de la ville de Goma par le groupe rebelle M23.
Rodriguez Kikamba