Des réactions se multiplient à la suite de la réunion tenue le samedi 17 mai à Lomé, capitale togolaise, sous la présidence de Faure Gnassingbé. Celle-ci a rassemblé le panel des facilitateurs (SADC-EAC) désignés pour la médiation africaine dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.
Pour Claudel Lubaya, ancien député national, cette rencontre est une humiliation pour la RDC, révélatrice de son incapacité à gérer ses propres problèmes en interne.
« Congolais, dirigeants comme population, devons avoir honte ce jour, car ce qui se passe à Lomé confirme notre degré d’inconscience et d’irresponsabilité. Faut-il que, pour nos propres problèmes, des frères et sœurs africains se réunissent sans nous, quelque part à Lomé, pour réfléchir à notre place, sur des solutions à nos propres difficultés dont nous connaissons pourtant les causes et les pistes de résolution ? À Lomé, comme hier à Berlin, c’est d’un regard dédaigneux que les étrangers nous regardent tracer, à notre place, notre propre destin, 65 ans après l’indépendance », a-t-il déclaré sur son compte X.
Lubaya a rappelé une citation emblématique de Patrice Emery Lumumba, premier Premier ministre de la RDC :
« L’histoire du Congo sera écrite par ses propres enfants. » Il estime que l’actuelle gestion de la crise constitue une honte pour toute la République. « Elle ne sera pas écrite à Washington, ni à Bruxelles, ni à Paris. Aujourd’hui, malheureusement, c’est bien le cas, sous nos yeux. Nous devons en être honteux », a-t-il conclu.
De son côté, Patrick Nkanga, cadre du PPRD de Joseph Kabila, a exprimé son amertume :
« Nous avons été aux avant-gardes dans bien des domaines, avant la plupart de ces États qui, aujourd’hui, viennent à notre rescousse. Nous ne pouvons pas leur reprocher leur solidarité ; nous devons plutôt blâmer notre immaturité, notre échec collectif en tant que peuple, nation et État. »
Pour lui, il est « plus qu’impérieux qu’il y ait, à l’interne, des mécanismes, des dynamiques, des passerelles capables de promouvoir une résolution des conflits auxquels notre pays fait face. C’est une question d’honneur, de dignité et surtout de souveraineté. »
Pour rappel, la rencontre de Lomé s’inscrivait dans les efforts de l’Union africaine pour rétablir les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali. Selon le président Faure Gnassingbé, ces échanges ont permis d’harmoniser les vues et de jeter les bases d’une coordination fluide et inclusive.
Bienvenu Musoy
