La situation humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer en raison de l’intensification des affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis, a exprimé sa profonde inquiétude face aux déplacements massifs de populations et aux violations répétées du droit international humanitaire.
Dans un communiqué publié ce vendredi 10 janvier 2025, M. Lemarquis a condamné fermement les violences perpétrées contre les civils et les travailleurs humanitaires, appelant à un respect strict des lois internationales.
Des déplacements massifs et une population vulnérable
« Depuis le 1er janvier 2025, plus de 100 000 personnes ont été déplacées dans le territoire de Masisi en raison des affrontements entre le M23 et l’armée congolaise. Actuellement, plus de 2,8 millions de personnes, soit plus du tiers de la population de la province, se trouvent en situation de déplacement au Nord-Kivu, les femmes et les enfants étant les premières victimes des conflits », a déclaré Bruno Lemarquis.
Les violences, qui se sont intensifiées ces dernières semaines, ont exacerbé une crise humanitaire déjà alarmante. Selon le Coordonnateur, les sites de déplacés, censés offrir un refuge sûr, sont régulièrement pris pour cible, en violation flagrante de leur statut civil.
Un lourd tribut pour les travailleurs humanitaires
Lemarquis a également souligné l’augmentation des attaques contre les humanitaires. « En 2024, neuf travailleurs humanitaires ont été tués, et plus de 400 incidents visant directement les acteurs humanitaires et leurs opérations ont été enregistrés », a-t-il rappelé.
Cette situation met en péril les efforts déployés pour venir en aide aux populations affectées par le conflit. Le Coordonnateur a condamné ces attaques et a réaffirmé que les infrastructures civiles essentielles, les humanitaires et les civils ne doivent en aucun cas être pris pour cible.
Appel à une désescalade immédiate
Face à cette crise, Bruno Lemarquis a exhorté toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à mettre fin aux hostilités. « Nous appelons également les parties prenantes, y compris celles ayant une influence sur les belligérants, à œuvrer pour une désescalade immédiate des violences », a-t-il ajouté.
Les affrontements entre l’armée congolaise, appuyée par les jeunes résistants Wazalendo, et la coalition M23-AFC-RDF se poursuivent sur plusieurs fronts, notamment dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu.
La communauté internationale est appelée à intensifier son soutien pour répondre à l’urgence humanitaire et à peser de tout son poids pour un retour à la paix dans cette région dévastée.
Bienvenu Musoy