L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a exprimé, ce mardi 11 février 2025, son opposition à l’initiative de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) visant à organiser un dialogue pour la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans une déclaration parvenue à Netic-News, le parti présidentiel rejette toute négociation en dehors des cadres établis par les processus de Luanda et de Nairobi.
« Tout en privilégiant la cohésion nationale interne, conformément à l’appel du Chef de l’État, l’UDPS/Tshisekedi rejette en bloc toute démarche tendant à organiser des négociations politiques en dehors des processus de Luanda et de Nairobi. Elle dénonce l’initiative de certains acteurs religieux dont les prises de position ont souvent témoigné d’une hostilité à l’égard des institutions de la République », peut-on lire dans le communiqué.
Le parti au pouvoir soutient l’inclusion des rebelles du M23-AFC dans le processus de Nairobi, aux côtés d’autres groupes armés congolais, mais s’oppose à toute discussion directe entre le gouvernement et ce mouvement rebelle.
« En tant que groupe armé, le M23/AFC peut avoir sa place dans le processus de Nairobi, à l’instar d’autres factions se reconnaissant congolaises. Toutefois, il ne saurait y avoir de discussions directes entre le gouvernement et ce groupe terroriste à la solde du Rwanda, qui sème la désolation dans le Nord-Kivu », insiste l’UDPS.
Une initiative jugée irrespectueuse envers les victimes
L’UDPS fustige l’initiative des chefs religieux de la CENCO et de l’ECC, qu’elle accuse de manquer de considération pour les victimes des exactions dans l’Est du pays en voulant inclure le M23-AFC dans le dialogue.
« En tentant d’amener à la table des négociations un mouvement dont la filiation avec le Rwanda est avérée, ces responsables religieux ont non seulement violé la ligne tracée par la communauté internationale à travers les processus de Luanda et de Nairobi, mais surtout, ils ont porté atteinte à la mémoire de millions de Congolais victimes de la barbarie de ce groupe pro-rwandais qualifié de terroriste par les Nations unies », déclare le parti présidentiel.
L’UDPS rappelle également le caractère laïc de l’État congolais et estime que l’Église ne devrait pas s’immiscer dans des initiatives politiques au détriment des institutions républicaines.
« L’UDPS/Tshisekedi souligne que l’Église n’a pas vocation à se substituer aux institutions de la République dans la conduite des affaires politiques. Elle appelle les responsables religieux à privilégier des messages de paix, de cohésion nationale et de respect des autorités légalement établies dans leurs prêches », conclut le communiqué.
Une initiative qui divise la classe politique
La proposition de dialogue portée par la CENCO et l’ECC suscite un vif débat au sein de la classe politique congolaise. Alors que certains la considèrent comme la meilleure option pour pacifier l’Est du pays, d’autres dénoncent une démarche inopportune. Pendant ce temps, l’appel à la cohésion nationale demeure crucial pour faire face à l’ennemi et récupérer les zones occupées illégalement par les rebelles.
Bienvenu Musoy