Dans une tribune politique publiée ce lundi 14 avril, l’acteur politique Jean Serge Tshiben Zakwisa, kabiliste assumé et panafricaniste convaincu, s’est exprimé sur le débat récurrent opposant fédéralisme et unitarisme en République Démocratique du Congo. S’il reconnaît la légitimité de cette discussion, il estime qu’elle ne constitue pas une priorité pour un pays confronté à des défis plus pressants.
Citant Sénèque – « Il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » – Tshiben Zakwisa appelle la classe politique et intellectuelle à faire preuve de maturité. Pour lui, l’essentiel ne réside pas dans la forme de l’État, mais dans la volonté politique, la gouvernance efficace et l’engagement patriotique.
Un débat ancien mais non tranché
Le récent plaidoyer en faveur d’un État fédéral lancé par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Olivier Kamitatu, a ravivé un débat ancré dans l’histoire du Congo. Jean Serge Tshiben retrace les racines de cette controverse, de la Constitution de Luluabourg de 1964 aux divergences historiques entre Kasa-Vubu, partisan du fédéralisme, et Lumumba, défenseur de l’unité nationale.
Pour lui, ni le centralisme imposé par Mobutu ni les velléités sécessionnistes post-indépendance n’ont permis au Congo d’atteindre son idéal d’émancipation. Le véritable tournant, selon lui, reste la Constitution de 2006, qui propose une solution équilibrée : un État unitaire décentralisé.
Gouverner, c’est prioriser
À l’heure où la RDC est confrontée à l’insécurité à l’Est, à la pauvreté endémique, au déficit énergétique et à la faiblesse de son système éducatif, Tshiben Zakwisa appelle à se concentrer sur la mise en œuvre effective des réformes déjà prévues.
Il insiste : « Le débat sur la forme de l’État est légitime, mais la priorité est ailleurs. » Selon lui, l’heure est venue de doter les provinces de budgets conséquents, de renforcer les pouvoirs des gouverneurs et d’appliquer, sans tergiversation, les principes de la décentralisation.
Un appel à l’élite
Dans un ton rassembleur, Jean Serge Tshiben invite les leaders politiques et intellectuels à sortir des querelles de forme et à se consacrer à des actes concrets. « Le Congo est un géant endormi, que seule la volonté collective réveillera », affirme-t-il.
Sa position est claire : la grandeur d’une nation ne se mesure pas à son système étatique, mais à la hauteur de ses dirigeants et à l’intelligence de ses institutions.
Gilbert Ngonga
