Dans une adresse populaire ce jeudi 26 décembre à Mbuji-Mayi, dans l’espace Grand Kasaï, où il séjourne depuis mardi dernier, Félix Tshisekedi n’a pas ménagé ses adversaires politiques.
Alors que dans le Nord-Kivu, des combats font rage entre les rebelles du M23 et les troupes gouvernementales, le président congolais a vanté les prouesses de ses troupes au cours de ces derniers jours.
Il a sous-entendu que des localités qui étaient jadis sous le contrôle du groupe armé ont été reconquise par les forces loyalistes.
Cependant, constate-t-il, les opposants politiques ont choisi de garder silence sur les faits au lieu de louer les exploits des FARDC.
Bien que ne les citant pas nommément, Félix Tshisekedi soutient que ses adversaires sont ceux qui complotent contre la République. Pas seulement, il a également attaqué les évêques de l’Eglise catholique, considérant qu’eux aussi étaient des complices de l’ennemi.
« Pendant que nous parlons ici, sur le terrain des opérations, le match est à notre avantage. Et les opposants ne disent rien quand les FARDC avancent. Ce sont eux les ennemis. Les autres ennemis du Congo sont en soutane », a-t-il laisser entendre.
Dans les faits, sur le terrain, l’armée congolaise n’a pas encore réussi à inverser le rapport de force. Depuis la prise de Bunagana le 13 juin 2022, les FARDC n’ont jamais reconquis une seule localité.
Les hostilités sont actuellement intenses en territoire de Lubero (Nord-Kivu). Les troupes gouvernementales ont réussi à stopper l’avancé des rebelles et ont même annoncé avoir réussi à neutraliser 6 drones des forces spéciales rwandaises, qui combattent au côté du M23.
Kagame, le craintif
Depuis la tripartite avortée du 15 decembre dernier à Luanda, Félix Tshisekedi n’a arrêté de tirer à boulets rouges sur son homologue rwandais.
Devant même les députés de son obédience politique le weekend dernier, il a taxé le régime de Kigali de prédateur et de criminel qui vit grâce au sang des Congolais et aux pillages des ressources naturelles de la RDC.
A Mbuji-Mayi, le successeur de Kabila a avoué qu’il était informée que Paul Kagame ne ferait pas le déplacement. Il justifie cette attitude par le fait que, selon lui, le président rwandais a toujours peur de croiser son regard. Il avance que Kagame a peur de lui, raison de son absence au sommet de Luanda.
« Lorsque je me suis rendu à Luanda, je savais que Kagame ne viendrait pas. Il m’évite. Il a peur de me confronter directement. Quand je suis face à lui, je le regarde dans les yeux, mais lui détourne le regard », a déclaré Tshisekedi.
Les tensions sont encore vives entre Kinshasa et Kigali. Joao Laurenço, qui devrait obtenir la désescalade entre les 2 États n’a pu rien y faire après le refus de Paul Kagame de se rendre au sommet du 15 decembre, qui aurait abouti à un accord paix.
Charles Mapinduzi