Dix jours après la chute de Goma aux mains des rebelles du M23, le Vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale, Guy Kabombo, est arrivé ce lundi 10 février à Beni, devenue momentanément le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Cette visite intervient dans un contexte sécuritaire critique marqué par la progression des rebelles soutenus par le Rwanda et les attaques répétées des ADF contre les civils.
Une visite sous tension
Guy Kabombo a atterri vers midi à l’aéroport de Mavivi, accueilli par le général-major Evariste Somo, gouverneur militaire du Nord-Kivu, et plusieurs officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dont le général Ychaligonja Nduru, chef d’état-major général adjoint chargé des renseignements.
À peine arrivé, il a tenu un huis clos stratégique avec les hauts gradés de l’armée, une rencontre élargie ensuite aux députés nationaux présents à Beni. Si aucun détail n’a encore filtré sur ces discussions, elles se déroulent alors que Lubero, dernier verrou des FARDC avant Butembo et le Grand Nord, reste sous haute pression face aux offensives rebelles.
Soutien aux troupes et inauguration d’infrastructures militaires
Le Vice-Premier ministre a ensuite consacré une partie de son séjour aux soldats blessés sur le front, hospitalisés à l’hôpital général de référence de Beni. Il s’est également rendu au camp militaire de Mambango, où il a inauguré un nouvel hôpital destiné aux forces armées. Sur place, il a échangé avec les épouses des militaires, attentif à leurs doléances dans un contexte de guerre qui affecte particulièrement les familles des combattants.
Dans la même dynamique, Guy Kabombo a rencontré les nouvelles recrues de l’armée ainsi que d’anciens combattants démobilisés, signe de la volonté du gouvernement de renforcer les effectifs engagés sur les multiples fronts sécuritaires du pays.
Une double menace pour la stabilité du Nord-Kivu
Cette visite ministérielle intervient dans un moment de grande incertitude. La chute de Goma, facilitée par l’appui militaire du Rwanda au M23, a exacerbé les tensions régionales et redéfini les priorités sécuritaires de Kinshasa. Le Président Félix Tshisekedi a promis une « riposte vigoureuse » pour reprendre le contrôle de la ville stratégique du Kivu.
En parallèle, les ADF, groupe affilié à l’État islamique, poursuivent leurs exactions contre les populations civiles dans le Grand Nord, rendant la situation sécuritaire encore plus complexe. Entre la menace jihadiste et l’occupation rebelle, le Nord-Kivu devient l’épicentre des défis sécuritaires congolais, plaçant Guy Kabombo face à des choix cruciaux pour l’avenir de la province.
L’heure est donc à l’action. Les prochains jours seront décisifs pour mesurer l’efficacité des mesures envisagées par le gouvernement dans cette guerre qui met à l’épreuve la souveraineté nationale.
Gilbert Ngonga