Depuis février, une hausse significative des prix des denrées alimentaires, notamment le riz et la farine, est observée sur les marchés de Lubumbashi. Cette situation, qui pèse sur le pouvoir d’achat des Lushois, a été constatée par NETIC-NEWS.NET ce vendredi 14 mars 2025 dans la province du Haut-Katanga.
Au marché Mzee Kabila, l’un des principaux centres de négoce de la ville, les commerçants témoignent d’une hausse fulgurante du prix du riz importé de Tanzanie, connu sous le nom de Mutshele ya Tanzanie.
« Un sac de 50 kg de riz tanzanien coûtait 90 dollars, mais aujourd’hui, il est vendu à 110 dollars, voire plus », confie une commerçante sous couvert d’anonymat.
La marque Mariana, autrefois accessible entre 60 000 et 75 000 francs congolais (FC), affiche désormais un prix oscillant entre 80 000 et 85 000 FC.
Même tendance pour la farine de maïs, dont le prix varie désormais entre 50 000 et 60 000 FC selon la qualité, indiquent d’autres commerçants.
Cette hausse généralisée s’explique par plusieurs facteurs, notamment la volatilité du taux de change du dollar américain, principale devise utilisée dans les transactions commerciales régionales.
« Ces marchandises proviennent de la Zambie, où les échanges sont indexés sur le dollar et le kwacha. Lorsque le taux du dollar augmente, le prix des produits grimpe automatiquement », explique une vendeuse.
Outre la dépréciation du franc congolais, des perturbations logistiques sur l’axe Kasumbalesa-Lubumbashi aggravent la situation.
« Les transporteurs mettent parfois deux jours pour acheminer les marchandises depuis Kasumbalesa. Avec la hausse des coûts de transport, les grossistes répercutent ces charges sur les prix de vente », affirme un commerçant.
Depuis plus de trois semaines, le gouvernement du Haut-Katanga affirme que la farine de maïs produite localement est disponible au prix de 45 000 FC. Pourtant, cette mesure ne semble pas avoir eu d’impact notable sur les prix pratiqués sur le marché.
Pourtant, à l’échelle nationale, la Première ministre avait signé un décret visant à alléger les taxes sur les importations de produits de première nécessité, tels que la viande, le poisson, le riz, le maïs et l’huile végétale. Une initiative censée stabiliser les prix, mais dont les effets tardent à se faire ressentir à Lubumbashi.
Face à cette situation préoccupante, les habitants de Lubumbashi peinent à s’approvisionner en denrées de base. L’instabilité des devises, les difficultés d’acheminement et les taxes douanières continuent d’influencer négativement le marché. Il reste à voir si des mesures concrètes seront prises pour alléger la pression économique sur les ménages.
Nathan Kahenga, correspondant à Lubumbashi
