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Kananga : Huit ans après, les victimes du conflit Kamuina Nsapu toujours privées de justice

Par Redaction Netic
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Me Dominique Kambala, président de l’ONG Société Congolaise pour l’État de droit (SCED), a annoncé, ce vendredi 29 mars 2025, que huit ans après les affrontements entre les forces de défense de la RDC et la milice, les victimes attendent toujours justice et réparation. Ces violences, survenues entre le 29 mars 2017 et le 29 mars 2025, demeurent impunies selon lui.

« Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, a été le théâtre d’affrontements sanglants entre les forces de défense et de sécurité et la milice de Kamwanasapu. Ces violences ont entraîné de graves violations des droits de l’homme, assimilables à des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi qu’à des violences sexuelles en période de conflit », a souligné Me Dominique Kambala.

Selon la SCED, huit ans après les faits, les victimes n’ont toujours pas été indemnisées, et l’impunité prévaut. Me Kambala cite notamment le cas de la commune de Nganzu, où une opération porte-à-porte menée par des hommes en uniforme a entraîné de nombreuses exactions. Ce dossier n’a jamais été soumis à la justice, ce qui constitue, selon lui, un déni de justice. « L’impunité est incompatible avec la paix et l’État de droit », a-t-il insisté.

Pour rappel, en 2017, la province du Kasaï-Central en République démocratique du Congo a été le théâtre de violents affrontements liés au phénomène Kamuina Nsapu. Ce conflit a éclaté en août 2016, suite à la mort de Jean-Prince Pandi, connu sous le nom de Kamuina Nsapu, un chef coutumier tué par les forces de l’ordre après s’être opposé au gouvernement central. Sa disparition a déclenché une insurrection de ses partisans, entraînant des violences entre milices locales et forces gouvernementales.

Les affrontements ont causé la mort de nombreux civils, militaires et miliciens. En janvier 2017, le conseil provincial de sécurité du Kasaï-Central a rapporté que, sur une semaine, 26 personnes avaient été tuées, dont 5 civils, 9 membres des forces de l’ordre et 12 miliciens, lors d’affrontements à Kananga, Kalumba-Gare, Bunkonde et Tshimbulu. Selon les Nations unies, le conflit a fait environ 400 morts.

La fin du conflit a été amorcée en avril 2017, lorsque le gouvernement congolais a restitué le corps de Kamuina Nsapu à sa famille et reconnu son successeur, Jacques Kabeya Ntumba, comme chef coutumier. Par la suite, en avril 2018, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) a lancé un projet visant à réduire la violence communautaire et à résoudre les conflits coutumiers dans la région, contribuant ainsi à restaurer la paix et la stabilité au Kasaï-Central.

Rodriguez Kikamba

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