Barrières, coups de gaz lacrymogènes, matraques, forte présence policière sur le Boulevard du 30 juin. Les agents de l’ordre se sont affrontés à nouveau avec les opposants et militants pour empêcher le sit-in de l’opposition prévu ce jeudi 25 mai 2023 devant la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
Tout s’est arrêté juste devant l’immeuble BCDC, difficile d’atteindre le siège de la CENI. Les opposants dont Martin Fayulu, Delly Sesanga, Moïse Katumbi et Matata Ponyo ayant longuement résisté, n’ont pas pu atteindre le point de chute. La barrière était infranchissable. Ils sont donc retourné à leurs domiciles.
En effet, les opposants reportent cette manifestation au jeudi 1er juin 2023 sur le même lieu. Ces derniers qui n’ont pas pu déposer leur mémorandum, appellent la police à la conscience car, selon Martin Fayulu et Delly Sesanga, leurs revendications s’adressent aux autorités de la CENI, et non à la police.
« Ici, vous représentez le Congo. Nous sommes des citoyens, vous devriez nous protéger, mais vous ne l’avez pas fait. Merci beaucoup, vous nous avez mis des gaz, ce n’est pas grave, tout ça c’est pour le Congo. Le jeudi prochain nous allons revenir, pour que nous puissions avoir des élections crédibles. Sachez que nous luttons pour le Congo, Tshisekedi n’arrive pas à bien gérer, regardez la situation de l’Est. Bref, rien ne va dans ce pays », a dit Martin Fayulu au chef de la police présent sur le boulevard.
Pour sa part, Delly Sesanga a indiqué que l’opposition va récrire aux autorités de la ville dès ce jeudi pour obtenir l’autorisation de la nouvelle manifestation prévue au jeudi prochain.
Pour lui, le sit-in de ce jeudi a eu lieu malgré la répression de la police qui dit-il, est instrumentalisée par le pouvoir.
« Nous avons tenu face à cette police à l’endroit où nous ne souhaitions pas, mais nous allons rééditer, nous allons revenir pour la même activité et nous ne nous laisserons pas faire. Nous avons un mémo, mais nous n’avons pas à le déposer à la police. Nous sommes venus pour protester contre la CENI, pas contre la police. La police est instrumentalisée par le pouvoir pour supprimer nos libertés. Notre interlocuteur, c’est la CENI qui doit organiser des élections transparentes et non la police », a déclaré Delly Sesanga.
Il sied de rappeler que cette manifestation n’avait pas été autorisée par les autorités de la ville de Kinshasa.
L’opposition continue à inquiéter le pouvoir en place. Après la marche contre notamment la vie chère, du 20 mai dernier, Fayulu, Katumbi, Matata et Sesanga poussent pour éviter disent-ils, des élections chaotiques en République Démocratique du Congo, lesquelles sont prévues en décembre prochain.
Agape Ntona
