Dans une tribune intitulée « Kinshasa, capitale des travaux éternels », publiée le lundi 5 mai 2025, Jean Bamanisa pousse un véritable cri du cœur. Pour l’homme d’affaires et homme politique, à Kinshasa, « on ne résout pas les problèmes, on les réactive ».
Il pointe du doigt plusieurs facteurs à l’origine du délabrement avancé de la voirie urbaine et des embouteillages monstres dans la capitale congolaise. Parmi les principales causes : le manque de transparence dans la passation des marchés publics.
« Prenez une route, écrit Bamanisa. Elle est déjà défoncée alors qu’elle a été inaugurée il y a six mois. Pourquoi ? Parce qu’elle a été construite sans caniveaux, sur des nappes phréatiques, avec un bitume aussi épais qu’un serment politique. »
Viennent ensuite les pluies diluviennes, les embouteillages à répétition, les camions surchargés, et surtout, « l’oubli de toute logique urbanistique ». Dans ce chaos, une chaîne de sous-traitance bien rodée s’est installée : « chaque trou devient un contrat, chaque coulée de béton un budget, chaque effondrement un nouveau plan d’urgence », dénonce-t-il.
« Rien ne se résout à Kinshasa, si ce n’est qu’on y injecte des milliards dans l’asphalte comme on soigne un malade chronique dans le coma, tout en évitant soigneusement de poser le bon diagnostic. »
Pour lui, les causes profondes de cette situation sont multiples : urbanisation sauvage, absence de systèmes de drainage, corruption généralisée et une administration qui confond gestion et improvisation. Une ville où « les problèmes deviennent des budgets et les chantiers des casses-misères ».
Et de conclure : « À ce rythme, Kinshasa n’a pas besoin de nouveaux projets ; elle a besoin de mémoire et de rigueur. »
Rodriguez Kikamba