Le samedi 22 mars dernier, l’humanité a célébré la Journée mondiale de l’eau, une occasion de sensibilisation sur l’importance de cette ressource vitale et de plaidoyer en faveur d’une gestion durable des réserves en eau douce. Cependant, en République démocratique du Congo (RDC), notamment à Kinshasa et dans plusieurs provinces, l’accès à l’eau potable demeure un défi majeur.
À cette occasion, notre rédaction s’est rendue sur le terrain, ce jeudi 27 mars, afin de recueillir les avis des consommateurs kinois sur la qualité du service fourni par la Régie de distribution d’eau (Regideso), principal fournisseur d’eau potable dans la capitale congolaise.
Dans les communes de N’djili et de Kimbanseke, situées à l’est de Kinshasa, de nombreux habitants dénoncent la mauvaise qualité de l’eau fournie par la Regideso. Selon plusieurs témoignages, l’eau qui jaillit des robinets présente une coloration blanchâtre, suscitant des doutes quant à sa potabilité.
« À l’école, nous avons appris que l’eau pure est incolore, inodore, transparente et insipide. Mais ici, la Regideso semble défier cette règle fondamentale. L’eau qui sort du robinet est blanche et met plusieurs minutes avant de redevenir claire. Il est impossible de la boire directement », a confié Thierry Ndeke, rencontré sur la place Dokolo.
Face à cette situation, une partie de la population préfère se tourner vers l’eau minérale vendue en boutique ou en pharmacie, afin de se prémunir contre d’éventuels risques sanitaires.
« Moi, je ne bois pas l’eau de la Regideso. Elle n’est pas pure. Je préfère acheter de l’eau conditionnée. La Regideso doit améliorer la qualité de son service, surtout ici à Tshangu. L’eau est souvent sale, surtout après la pluie », a témoigné une habitante sous anonymat.
Dans certains quartiers de Kimbanseke, certains habitants reconnaissent toutefois la régularité de la distribution d’eau et son utilité pour les tâches domestiques.
« Chez nous, nous n’avons pas de problème d’approvisionnement. L’eau est disponible en permanence, ce qui nous permet de l’utiliser pour les travaux ménagers, notamment la lessive, la vaisselle et la préparation des repas », a indiqué une jeune femme du quartier Boma, près du marché Mobutu.
Cependant, dans d’autres zones de Kimbanseke, notamment le long de la route de la Deuxième République en direction du cimetière, des habitants rapportent une pénurie totale d’eau potable. Face à cette situation, ils se tournent vers les forages établis par des ONG locales, dont l’accès est payant.
Afin d’améliorer l’approvisionnement en eau, la Regideso a récemment entrepris la réhabilitation de plusieurs conduites et a rétabli la distribution dans certaines parties de Kinshasa. Cependant, selon les statistiques disponibles, 64 % de la population de la capitale n’a toujours pas accès à l’eau potable, ce qui constitue un défi de taille pour cette entreprise publique.
La question de l’accès à l’eau potable reste donc une problématique cruciale en RDC, nécessitant des solutions urgentes et durables pour garantir à chaque citoyen une eau de qualité, essentielle à la santé publique et au bien-être collectif.
Blanchi Lungala M.