La moto est devenue le moyen de transport le plus utilisé par les Kinois, pour sa rapidité et sa capacité à se faufiler dans les embouteillages.
À l’origine, une activité qui s’identifiait à une tribu,: aujourd’hui, il semble en aller autrement. Toutes les tribus se sont jetés à cette activité qui du reste, est très rentable..
Dans la catégorie de « wewa », certains n’ont pas de domiciles fixes et passent la nuit dans des kermesses, concerts ou fêtes.
La rédaction de Netic-News s’est entretenue avec certains qui ont raconté leur vie au quotidien.
« Moi, je viens de l’intérieur, donc du Kasaï Oriental. Je suis venu à Kinshasa pour gagner ma vie et je me suis lancé dans le motocyclisme. Je n’ai pas de famille ici, mes nuits, je les passe devant une salle de fêtes pour attendre ceux qui vont rentrer le matin. Mon lit c’est ma moto et c’est ça aussi maison déplaçable.. », a déclaré Charles Tshibambi.
La vie d’un sans domicile fixe est un risque pour les « wewa » qui perdent de fois leurs motos.
« On n’a pas de choix. Pas de moyen pour la garantie locative. A Kinshasa, le coût du loyer est très élevé. Quand on passe la nuit dehors, on s’expose à toutes sortes de dangers et d’intempéries. On peut être drogué et voir sa moto volée », sa confié par ailleurs Patrick Luzayadio.
Avant d’ajouter : « Je ne suis pas du Kasaï, mais j’exerce cette activité de wewa parce qu’il n’y a pas d »emploi dans notre pays. Je suis licencié en Pétrole et Gaz, mais voilà là où je me retrouve… »
Un autre motocycliste évoque la raison politique de sa venue dans la capitale, mais déçu par la réalité sur le terrain.
« J’ai tout abandonné dans ma province pour venir ici lorsque le Président Tshisekedi était élu Chef d’État. On nous avait promis par la fédération de l’UDPS qu’on aura du boulot ici, mais même en songe, je n’ai pas reçu ce travail. En tant que homme, je ne pouvais pas croiser les bras. J’ai commencé par une moto à crédit dont je remboursais par trimestre. Aujourd’hui, j’ai ma propre moto et je me donne à fond pour commencer à louer même un studio, car dormir dehors sur la moto, non seulement on peut me voler la moto, mais aussi je m’expose à plusieurs maladies dont la malaria avec des moustiques à Kinshasa », raconte un motocycliste qui a requis l’anonymat.
La garantie locative est-elle vraiment la seule raison empêchant de louer une maison ou bien c’est un choix de la vie ?
À chaque motocycliste sa raison.
Bienvenu Musoy