Ce lundi 13 janvier, la capitale congolaise est paralysée par une grève des conducteurs de transport en commun. Ces derniers protestent contre la nouvelle grille tarifaire fixée par le gouvernement provincial de Kinshasa. Une mesure annoncée le 7 janvier 2024 par le ministère des Transports dans le but de mettre de l’ordre dans le secteur du transport public.
Une grille tarifaire contestée
L’arrêté provincial détaille les tarifs à payer pour les déplacements en bus, minibus et taxis-bus, en fonction des itinéraires. Par exemple, un trajet entre le Marché de la liberté et Mikonga/Bibwa est fixé à 500 FC, tandis qu’un déplacement du Marché central à Matadi Kibala coûte désormais 2000 FC. La mesure vise à mettre fin à la fixation arbitraire des prix par les chauffeurs et à éradiquer des pratiques telles que le « demi-terrain. »
Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Les conducteurs estiment que les tarifs imposés ne tiennent pas compte de la hausse du coût de la vie, notamment les prix du carburant et des pièces de rechange. « Ces tarifs sont irréalistes et nous mettent en difficulté financière », déclare un chauffeur gréviste rencontré au Rond-point Victoire.
Des mesures d’application strictes
Pour garantir l’application de cette nouvelle grille, le gouverneur Daniel Bumba a pris des mesures contraignantes :
Affichage obligatoire des tarifs et itinéraires dans les véhicules.
Interdiction pour les conducteurs de dépasser le nombre maximal de passagers (quatre pour les taxis).
Sanctions financières allant de 50 à 100 dollars pour tout manquement aux nouvelles règles.
Une grève qui paralyse Kinshasa
La grève a entraîné une perturbation majeure des déplacements dans la ville. Plusieurs usagers se retrouvent contraints de marcher ou de recourir à des moyens alternatifs, souvent plus coûteux. « Je suis arrivé en retard à mon travail ce matin, car aucun bus n’était disponible dans mon quartier », témoigne une résidente de Masina.
Gilbert Ngonga