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La Belgique plaide pour des sanctions contre Kigali et exige le retrait de ses troupes en RDC

Par Gilbert Ngonga
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La Belgique a pris une position ferme à l’égard du Rwanda, demandant le retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais et plaidant pour des sanctions contre Kigali. Cette déclaration a été faite ce lundi 10 février 2025 par le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, devant le Parlement belge. Le ministre a souligné que le soutien militaire rwandais au groupe rebelle du M23, qui poursuit son offensive dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, constitue une violation flagrante de la souveraineté de la République Démocratique du Congo (RDC).

Alors que les violences s’intensifient dans l’Est de la RDC, Maxime Prévot a évoqué la possibilité d’utiliser « le levier de la coopération » pour faire pression sur le Rwanda. Parmi les mesures envisagées, il a cité la suspension de l’aide bilatérale et l’arrêt du protocole d’entente entre l’Union européenne et Kigali sur les matières premières critiques. De plus, la Belgique plaidera pour la suspension du dialogue politique et sécuritaire entre l’UE et le Rwanda, un partenaire clé dans la gestion des questions de sécurité et de développement en Afrique centrale.

Le ministre belge a également exprimé ses préoccupations quant à l’extension du conflit, notamment la ville de Goma, en RDC, soulignant que la menace des troupes du M23 pourrait ne pas s’arrêter là. Bien que le groupe rebelle ait proclamé un cessez-le-feu, Maxime Prévot a précisé que cet engagement avait rapidement été violé sur le terrain. Il a insisté sur la nécessité de trouver une solution diplomatique au conflit, tout en avertissant contre l’utilisation par Kinshasa de « milices locales » pour contrer l’avancée des rebelles.

Cependant, le ministre a rappelé que toute action contre le Rwanda, en particulier la mise en place de sanctions, nécessite l’unanimité des pays européens, un obstacle majeur pour toute décision rapide. Cette situation reflète les divisions au sein de l’Union européenne sur la manière de gérer le rôle du Rwanda dans la crise congolaise.

Cette déclaration survient après un sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), qui a eu lieu le 8 février 2025 à Dar-es-Salaam. Lors de ce sommet, les dirigeants ont décidé de fusionner les processus de paix de Luanda et de Nairobi en un seul cadre, le « processus de Luanda/Nairobi », afin de renforcer la complémentarité des démarches en cours pour restaurer la paix en RDC.

Les présidents Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) et William Ruto (Kenya), co-présidents du sommet, ont été chargés de consulter l’Union africaine pour la nomination de facilitateurs supplémentaires, notamment en provenance d’autres régions du continent, afin d’accélérer la mise en place d’un processus de paix durable.

Cette évolution intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes, après l’annulation de la tripartite RDC-Rwanda-Angola, prévue pour décembre 2024 à Luanda. Cette rencontre avait été annulée en raison de divergences profondes sur la participation du M23, un acteur clé du conflit.

Les prochaines étapes resteront cruciales pour la stabilité de la région, avec des pressions internationales croissantes pour mettre fin à l’impasse diplomatique et sécuritaire qui ravage l’Est de la RDC.

Gilbert Ngonga

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