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La dissolution du PPRD sollicitée : le VPM de l’Intérieur saisit la justice pour faits graves

Par Redaction Netic
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Le Parti du peuple pour la Reconstruction et la démocratie (PPRD) reste sous le coup d’une suspension de ses activités, alors que le gouvernement congolais a officiellement engagé une procédure visant sa dissolution. Dans une requête adressée au parquet près la Cour constitutionnelle le 28 avril 2025, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a présenté une série d’accusations lourdes à l’encontre du parti fondé par l’ancien président Joseph Kabila.

Au cœur de cette démarche : la violation présumée de la Constitution et des lois de la Ré

publique par certains membres du PPRD, accusés d’avoir affiché un soutien ouvert aux mouvements rebelles opérant dans l’Est du pays, en particulier le M23/AFC, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa.

Soutiens présumés aux rebelles : des noms cités

La requête, datée initialement du 2 avril 2025, cite plusieurs figures du parti, notamment Henri Magie Walifetu, Adam Chalwe, Yannick Tshisola et Fanny Kayemb. Ces derniers auraient, selon le ministère de l’Intérieur, exprimé publiquement leur adhésion à des positions favorables à des groupes armés impliqués dans l’agression de la RDC. Le gouvernement évoque une situation sécuritaire alarmante dans l’Est, occupé en partie par des forces étrangères, et estime que toute complaisance à l’égard de cette réalité constitue une atteinte à la souveraineté nationale.

Joseph Kabila dans le viseur

Le document met également en cause Joseph Kabila, en tant qu’autorité morale du PPRD. Il lui est reproché d’avoir tenu des propos jugés « anti-nationaux » dans une interview accordée le 23 février 2025 au journal sud-africain Sunday Times, où il aurait relativisé les exactions commises par le M23. Le ministère y voit une prise de position qui va à l’encontre des valeurs républicaines.

Deux jours plus tard, une manifestation dirigée par Aubin Minaku, autre cadre du PPRD, aurait renforcé les soupçons du gouvernement. Celui-ci y aurait tenu des propos laissant entendre une volonté de radicalisation du parti. Ces déclarations publiques sont considérées par les autorités comme une preuve du soutien de certains membres du PPRD à des initiatives menaçant la stabilité du pays.

Le cadre légal invoqué

Le ministère de l’Intérieur s’appuie notamment sur l’article 29 de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 sur les partis politiques, ainsi que sur la Constitution congolaise, pour justifier sa demande de dissolution. Il soutient que les actes posés par certains membres du PPRD sont incompatibles avec les responsabilités qu’impose une organisation politique légalement reconnue.

Le PPRD rejette les accusations

En réaction, le PPRD a fermement rejeté les allégations portées contre ses membres. Le parti dénonce une manœuvre politique visant à faire taire l’opposition et à criminaliser la dissidence. Il affirme que ses membres n’ont jamais encouragé des actes contraires aux intérêts du pays et défend leur droit à la liberté d’expression.

Une affaire à fort enjeu politique

Alors que la justice est appelée à trancher, cette affaire fait peser une tension supplémentaire sur la scène politique congolaise. La dissolution potentielle du PPRD, l’un des partis les plus influents de la RDC ces deux dernières décennies, pourrait rebattre les cartes dans un contexte déjà marqué par les défis sécuritaires et les rivalités internes.

L’issue de cette procédure aura sans doute des répercussions majeures, tant sur l’équilibre institutionnel que sur la dynamique démocratique du pays. En attendant, le débat reste vif entre ceux qui dénoncent une instrumentalisation politique de la justice et ceux qui plaident pour une rigueur exemplaire face aux menaces contre la nation.

Cedrick Katay Kalombo

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