Le Réseau national d’épidémiologie de la drogue et du crime organisé en République démocratique du Congo (RDC) a tenu, le mercredi 2 avril 2025, une réunion au cabinet du ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale. Cette rencontre s’est tenue cinq jours après la réunion tripartite trimestrielle consacrée à la lutte antitabac en RDC.
Organisée sous la direction du Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT), cette session de travail avait pour objectif de statuer sur les données statistiques en lien avec la drogue et le crime dans le pays.
Un cadre d’échange stratégique
Le directeur du PNLCT a ouvert la réunion en en définissant le cadre et les objectifs. Il a été suivi dans ses propos par le professeur Thomas Matukala Nkosi, conseiller du ministre de la Santé publique, ainsi que par le Dr Théodore Assani Salubezya, représentant du secrétaire général à la Santé. Tous deux ont souligné l’importance stratégique de cette rencontre, qui revêt un caractère capital dans la protection de la santé publique.
Rapport annuel 2024 : une exécution satisfaisante
Le directeur du PNLCT a présenté une synthèse du rapport annuel 2024 de la lutte contre les toxicomanies. Ce rapport fait état de sept activités majeures, dont le taux d’exécution avoisine les 97 %. Pour Patrice Milambo Kapia, les réponses aux problèmes liés à la drogue doivent être envisagées dans une approche multisectorielle.
Selon un représentant d’une organisation œuvrant contre l’usage des drogues injectables, les points de vente de drogues ont connu une croissance alarmante, atteignant actuellement 6 881 sites, soit une augmentation de près de 100 % entre 2015 et 2025.
De son côté, le représentant de l’École de criminologie de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a dénoncé la partialité des textes légaux en vigueur, plaidant pour une dépénalisation du circuit des drogues.
Des saisies record et une prise en charge en cours de structuration
Le représentant de la Direction de lutte contre les stupéfiants a, quant à lui, projeté une série de reportages sur les récentes saisies opérées par sa structure. Ces opérations ont permis la confiscation de 1 050 kg de cannabis, 2,473 kg de drogues dures, 473 g de cocaïne, 1 kg de la drogue communément appelée « bombe », ainsi que d’autres substances illicites.
Par ailleurs, les participants ont assisté à la présentation d’une stratégie de prise en charge psychologique des victimes de la toxicomanie, démontrant l’intérêt porté à l’aspect humain de cette problématique.
Des recommandations pour une action plus efficace
Au nom du Secrétariat général à la Santé publique, le Dr Théodore Assani a plaidé pour une intégration opérationnelle du PNLCT dans le système sanitaire national.
En clôturant les travaux, le conseiller du ministre de la Santé publique a insisté sur la nécessité d’opérationnaliser, dans les plus brefs délais, les recommandations issues de cette rencontre.
Malgré le manque de moyens, le PNLCT poursuit sa mission de prévention, de traitement et de fourniture de soins médicaux et psychosociaux aux victimes de dépendances liées au tabac, à l’alcool, aux drogues et autres substances toxiques.
Augustin K.