Le jeudi 16 janvier 2025, alors que des groupes sociaux de la ville de Butembo, située à environ 50 km au nord, manifestaient leur soutien aux combattants engagés contre le M23 dans le territoire de Lubero, l’administrateur militaire de l’état de siège a vivement dénoncé l’implication présumée du Rwanda dans la déstabilisation de la province du Nord-Kivu.
Le colonel Alain Kiwewa, à la tête de l’état de siège à Lubero, a tenu des propos virulents à l’encontre du président rwandais, Paul Kagame. Selon lui, le dirigeant rwandais constitue une entrave majeure à la paix en République démocratique du Congo (RDC).
« Le problème du Congo, ce ne sont pas les Congolais entre eux. Le problème des Congolais, c’est le Rwanda actuellement. Celui qui nous provoque et meurtrit la RDC, je ne peux que le maudire et demander à Dieu, qui nous écoute, de le faire disparaître pour que les Congolais retrouvent leur tranquillité », a déclaré le colonel Kiwewa avec fermeté.
De son côté, le général Bruno Mandevu, commandant des opérations dans la région, a accueilli un lot de vivres et de biens offerts par les habitants de Butembo pour soutenir les forces armées sur le terrain. Il a salué cette initiative citoyenne tout en promettant la reconquête des territoires occupés par l’ennemi.
Le général Mandevu a également affirmé que les forces armées affrontées sur le terrain ne sont pas des rebelles du M23 mais des soldats de l’armée régulière rwandaise.
« Moi, je ne vois pas le M23. Je vois les Rwandais. La preuve en est que nous avons capturé des militaires rwandais. Ils ont avoué qu’ils sont Rwandais et qu’ils se trouvent sur notre territoire », a-t-il révélé.
Le territoire de Lubero, situé au nord du Nord-Kivu, est devenu l’un des principaux théâtres des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23. Plusieurs localités stratégiques, telles que Kirumba, Kanyabayonga et Kayna, sont passées sous le contrôle des rebelles.
Malgré une tentative infructueuse des assaillants de progresser vers le nord, notamment à Ndoluma où ils ont été confrontés à une résistance acharnée de l’armée congolaise, le M23 a relancé les hostilités dans le Masisi. Leur objectif semble être de conquérir de nouvelles entités au détriment de la RDC.
Ces nouveaux affrontements prolongent une crise sécuritaire qui continue de fragiliser la région, déjà éprouvée par des décennies de conflits armés. Pendant ce temps, les populations locales subissent de lourdes conséquences, entre déplacements massifs et conditions humanitaires critiques.
Charles Mapinduzi