En séjour à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a insisté ce samedi 19 avril sur la nécessité pour la République démocratique du Congo de clore définitivement le chapitre sanglant de la guerre à l’Est du pays. Face à la presse, le porte-parole du gouvernement a lancé un appel fort à la conscience collective, évoquant les conséquences humaines, économiques et sociales de ce conflit qui dure depuis trois décennies.
« Ça fait 30 ans que cette situation dure », a-t-il rappelé, évoquant la continuité tragique de la guerre sous plusieurs régimes successifs. « Je pense que le président Kabila, quand il était là, a fait face à cette situation. Son père, avant lui, a fait face à cette situation. Le président Tshisekedi y fait face. Alors, quand viendront les années qui viennent, et qu’il y aura un autre président, est-ce qu’il faudrait que tous les présidents, finalement, qui se succéderont à la tête de la République démocratique du Congo fassent la même guerre ? Non. »
Pour Patrick Muyaya, l’heure n’est plus aux tergiversations. Il plaide pour une rupture avec le cycle de violence et appelle les Congolais à s’interroger sur l’avenir qu’ils souhaitent construire ensemble.
« Cette fois-ci, il faut que ça se termine une bonne fois pour toutes. Parce que vous ne vous rendez pas compte justement de ce que nous perdons — en termes pas seulement d’hommes. Mais regardez aujourd’hui : les gâchis qu’il y a à Goma. Tout ce qu’il y a comme activité économique là-bas qui est paralysé. Mais c’est qui qui perd ? Est-ce que ce n’est pas le Congo qui perd ? »
Concluant sur une note d’unité nationale, le ministre a tenu à souligner que cette guerre ne devait pas être vue comme l’affaire d’un seul homme ou d’un seul régime.
« Tous ces milliers de morts qui sont morts là-bas. Est-ce que ceux qui veulent s’y réunir sont ceux qui sont responsables ? Donc aujourd’hui, il faut que nous, tous les Congolais, nous nous mettions à l’évidence : qu’est-ce que nous voulons pour notre pays ? Parce que cette guerre, ce n’est pas la guerre du président Tshisekedi… »
Cedrick Katay Kalombo