La localité de Mungul-Diaka, située dans la commune de Mont-Ngafula, est confrontée à de nombreuses difficultés, notamment l’enclavement, le manque d’eau potable et d’électricité, la menace des érosions ainsi qu’une insécurité grandissante due aux incursions des kulunas.
C’est ce qu’a révélé dimanche 23 mars 2025 Delly Mamona Kabuiku, chef de la localité, lors d’un entretien avec Netic News. Selon lui, cette localité, qui compte plus de 1 500 habitants, semble être abandonnée par les autorités.
« Deux principales voies d’accès permettent d’atteindre notre quartier : celle de Télécom Zamba, peu fréquentée, et celle de l’arrêt Banza, qui passe par la cité Maman Mobutu. Cependant, à ce niveau, les motos et véhicules ne peuvent plus avancer, rendant l’accès extrêmement difficile », explique le chef Delly Mamona.
Cette situation complique l’approvisionnement en produits alimentaires et en matériaux de construction. « Construire une maison en dur ici relève d’un véritable défi. Il faut de la force et de la persévérance », ajoute-t-il.
L’absence d’électricité constitue un autre problème majeur.
« Nous avons pris l’initiative de tirer le courant depuis Maman Mobutu en achetant des poteaux grâce aux cotisations des habitants. Il ne reste que quelques équipements à acquérir pour alimenter toute la localité, mais nous manquons de moyens », confie-t-il.
Ce manque d’éclairage public favorise l’insécurité, rendant la population encore plus vulnérable aux agressions nocturnes.
Comme dans de nombreuses zones de Kinshasa, Mungul-Diaka est ravagée par des érosions. Dix foyers d’érosion ont été recensés, menaçant directement les habitations.
« L’absence d’urbanisation et de canalisation des eaux de ruissellement est la principale cause de cette catastrophe », déplore le chef de localité.
L’accès à l’eau potable est un autre défi pour les habitants de Mungul-Diaka, qui doivent se contenter d’eaux de source pour leurs besoins quotidiens, y compris la consommation et la lessive. Toutefois, un opérateur économique est actuellement en train de finaliser un forage, offrant un espoir d’amélioration à la population.
Le banditisme urbain sévit dans le quartier, principalement à cause des kulunas venant du quartier voisin de Camp Manzanza.
« Il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne traversent pour semer la terreur, piller les biens et blesser les habitants », raconte Delly Mamona.
Lui-même en a fait les frais : « Ils sont venus m’attaquer à mon domicile. Les traces de leurs machettes sont encore visibles sur ma porte en bois », témoigne-t-il avec amertume.
Face à ces multiples problèmes, le chef de localité exhorte les autorités à intervenir en urgence pour améliorer les conditions de vie des habitants. Il plaide notamment pour des mesures concrètes contre l’insécurité urbaine dans le cadre de l’opération Ndobo.
Rodriguez Kikamba