Depuis l’annonce d’une fissure au pont Semuliki, principal axe reliant la ville de Beni à la frontière ougandaise, le prix du carburant connaît une flambée inquiétante. Alors que le Service de l’Économie a fixé officiellement le prix à 3 800 FC le litre, la réalité sur le terrain est tout autre.
Des panneaux affichant ce tarif ont bien été placardés sur plusieurs petites stations locales appelées Punda, mais dans les faits, le litre se négocie entre 4500 et 5 000 Franc Congolais, parfois plus. Les revendeurs, localement appelés Kaddafi, refusent de se conformer à la tarification officielle.
« Ce n’est pas à nous d’ajuster le prix, que les agents de l’Économie aillent d’abord contrôler les dépôts où nous nous approvisionnons. C’est là que tout commence », a réagi un revendeur interrogé ce jeudi 17 avril 2025 par la rédaction de Netic-News, sous couvert d’anonymat.
Pour plusieurs opérateurs, le coût élevé du transport en raison de l’état critique du pont justifie l’augmentation. Certains dénoncent également un manque d’accompagnement des autorités pour stabiliser la chaîne d’approvisionnement.
« On veut respecter les prix, mais avec la route menacée de coupure, les camions prennent des détours coûteux. Résultat : nous achetons cher, et nous revendons en conséquence », affirme un autre revendeur, installé près du rond-point Kanzuli.
Par ailleurs, les affiches de la tarification officielle sont souvent arrachées ou déchirées, parfois par des personnes non identifiées, traduisant une contestation silencieuse ou un rejet de la mesure.
Face à cette situation, les consommateurs appellent à des contrôles plus stricts et à des mesures urgentes pour éviter une crise d’approvisionnement, alors que la dégradation du pont Semuliki menace déjà les flux de marchandises essentiels.
Dieumerci Matu Chub
