Dans une correspondance adressée à la ministre de l’Éducation nationale, les enseignants de la ville de Goma ainsi que ceux des territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Masisi et Walikale exigent le paiement de leurs salaires des mois de janvier, février et mars 2025. Ils pointent du doigt la mauvaise gestion de la Caritas Goma, qu’ils accusent de discrimination dans la prise en charge salariale.
« Depuis le mois de janvier 2025, nous sommes victimes du non-paiement de nos salaires par la Caritas Goma. Après trois mois de patience, nous avons le profond regret de constater que certains bureaux gestionnaires et inspections sont déjà pris en charge par un autre canal, laissant ainsi les enseignants concernés sombrer dans la détresse », lit-on dans leur lettre.
Les signataires affirment avoir scrupuleusement suivi les procédures administratives exigées, en vain. « Nous avons remis à la Caritas – entre les mains des agents payeurs – les décharges, procurations, autorisations de transfert des salaires ainsi que les autorisations de retenue de 1 % nécessaires pour permettre le virement sur les numéros de téléphone qui nous avaient été demandés », précisent-ils.
Éprouvés par les affres de la guerre et la situation sécuritaire délétère, les enseignants sollicitent l’implication personnelle de la ministre afin de débloquer cette situation qu’ils jugent insoutenable.
Cette crise intervient dans un contexte particulièrement critique, marqué par l’agression rwandaise et l’occupation de plusieurs territoires du Nord-Kivu par les rebelles du M23/AFC. De nombreuses sources locales font état d’une dégradation continue de la situation économique et humanitaire, accentuée par la fermeture de plusieurs institutions financières, ce qui complique davantage les opérations de paiement.
Blanchi Lungala M.