La suspension des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) et les poursuites judiciaires engagées contre son autorité morale, Joseph Kabila, en raison de sa supposée complicité avec les agresseurs de la République Démocratique du Congo (RDC), suscitent des réactions au sein de la société civile congolaise.
La décision de poursuivre l’ancien président de la République est critiquée par Maître Jean-Claude Katende, coordonnateur de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), qui estime que le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a agi avec précipitation.
« La précipitation et les erreurs du ministre Mutamba servent la cause de l’ancien Président », a-t-il déclaré ce lundi 21 avril sur son compte X (anciennement Twitter).
Maître Katende estime que « la sagesse aurait voulu qu’on attende d’abord que ce dernier prenne la parole pour voir si certaines de ses déclarations pouvaient être considérées comme des aveux. Il fallait attendre, comme l’avait d’ailleurs bien dit le ministre Muyaya. »
Pour le coordonnateur de l’ASADHO, l’autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) est désormais avertie, et évitera tout propos susceptible d’alimenter les poursuites judiciaires engagées contre lui.
Pour rappel, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a également annoncé la saisie de tous les biens de l’ancien chef de l’État, notamment ses propriétés situées à GLM, Kingakati et Kashamata. Joseph Kabila est accusé de complicité avec les rebelles du M23-AFC, qui occupent illégalement plusieurs territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, dans l’est du pays.
Du côté de la formation politique de Joseph Kabila, sa présence à Goma, dans le Nord-Kivu, est démentie par Ferdinand Kambere, secrétaire permanent du PPRD, qui exige des preuves à cet effet.
Ce dernier accuse le régime de Félix Tshisekedi de « fabriquer des histoires rocambolesques pour manipuler l’opinion publique, masquer ses propres exactions et intimider l’opposition. Nous ne nous laisserons pas intimider. »
Bienvenu Musoy
