Dans un tweet publié le 13 mai 2025, Olivier Kamitatu, ancien ministre et porte-parole de Moïse Katumbi, a vivement dénoncé ce qu’il qualifie de « scandale qui sent la prédation et le crime économique » autour d’un projet de construction d’une prison censée désengorger la prison centrale de Makala, à Kinshasa.
Selon l’opposant, le marché attribué à la société Zion Construction serait entaché de graves irrégularités. Il pointe notamment une procédure de gré à gré injustifiée, reposant sur une « fausse urgence ». « La construction de prisons n’est pas une opération de crise », a-t-il martelé.
Kamitatu s’insurge également contre le choix d’une entreprise qu’il qualifie de « fantoche », récemment créée, sans expérience ni références crédibles. Il estime que de nombreuses entreprises congolaises ou étrangères, plus qualifiées, ont été écartées sans explication.
Le dossier devient encore plus troublant lorsqu’il évoque une surfacturation présumée, estimée entre 29 et 39 millions de dollars pour un simple bâtiment de type R+2. « À moins qu’il ne s’agisse d’un palais doré déguisé en prison », ironise-t-il, exigeant la publication des plans validés et des documents techniques du projet.
Autre point sensible : une avance de 19 millions de dollars, soit plus de 30 % du montant du contrat, aurait été versée sans garantie bancaire fiable. Kamitatu y voit une gestion « complaisante » des finances publiques.
Enfin, il attire l’attention sur des transferts de fonds suspects : Zion Construction aurait ouvert un compte à la Rawbank à la veille du versement, soulevant des interrogations sur la régularité de la procédure.
« Les fonds du Trésor, qui devraient dormir à la Banque centrale, se promènent dans des circuits douteux », s’indigne-t-il.
La sortie d’Olivier Kamitatu prend une tournure politique lorsqu’il s’adresse directement au ministre de la Justice, Constant Mutamba, qu’il accuse de « prétention », de « suffisance médiatique », et de vouloir passer pour « le héraut de la morale » tout en étant, selon lui, « englué dans une affaire de prédation ».
Jérémie Ngunga Léman
