Dans le cadre du projet pilote Mpox/VIH, la Division provinciale de la santé (DPS) de Kinshasa a lancé, le vendredi 11 avril 2025, la première vague de formations destinées aux responsables des Organisations d’ancrage communautaire (OAC) en charge de l’encadrement des populations clés, notamment les travailleuses du sexe (PS), les injecteurs de drogues intraveineuses (IDI), les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (MSM) et les personnes transgenres.
La cérémonie de lancement s’est tenue au siège de l’ONG PASCO, dans la commune de Kasa-Vubu, en présence du chef de division de la DPS, le Dr Paul Ntangu. Dans son discours, ce dernier a souligné l’importance de cette initiative :
« Nous sommes réunis ici pour lancer cette activité liée à l’impact du Mpox, causé par le virus de la variole du singe. Comme vous le savez, cette maladie provoque des symptômes similaires à ceux du VIH/Sida et affecte fortement nos communautés dites key populations », a-t-il déclaré.
Michel Lay Mayamba, coordonnateur de l’ONGD PASCO, a précisé que cette série de formations s’inscrit dans le cadre de la riposte à l’épidémie de Mpox qui frappe actuellement plusieurs zones de santé de la capitale. Sélectionnée à l’issue d’un appel à projets soutenu par des partenaires tels que l’OMS, ONUSIDA, PNLS, PNNLS, le ministère de la Santé publique/COUSP et UNOPS, PASCO est chargée de la mise en œuvre du projet dans les zones de santé de Limete, Lingwala et Bandalungwa.
Ce projet d’urgence, initialement prévu d’octobre à décembre 2024, a été avancé de mars à mai 2025 pour répondre plus efficacement à la flambée de cas. Il intègre également une composante VIH, justifiant ainsi son financement par l’OMS via l’ONUSIDA.
C’est une première dans l’histoire de la réponse sanitaire en RDC : le gouvernement congolais prend désormais en compte les key populations dans les stratégies de prise en charge sanitaire, notamment en matière de Mpox, une pathologie largement répandue au sein de ces groupes.
Pour une prise en charge efficace, des OAC spécifiques ont été mises en place pour chaque catégorie des populations clés. Leur rôle : accompagner leurs pairs, détecter les cas suspects et les référer vers les centres de santé de référence. Michel Lay a souligné l’importance de former les responsables de ces OAC afin d’assurer une bonne mise en œuvre du projet.
Une troisième vague de formation ciblera les prestataires de soins des centres conviviaux spécialisés (IST Matonge, IST Victoire et Centre Bwanya), en vue de faciliter la vaccination volontaire contre le Mpox, selon une stratégie mobile qui se déploiera directement dans les milieux fréquentés par les populations clés.
Les OAC ont été réparties selon les zones de santé, avec la représentation des quatre catégories dans chacune d’elles. Dans ce projet, PASCO travaille en consortium avec le Réseau national des organisations non gouvernementales pour le développement de la femme (RENADEF).
Après les formations, une vaste campagne de sensibilisation sera lancée, axée sur la lutte contre les pathologies combinées Mpox/VIH/Sida. Cette campagne comprendra des causeries éducatives et des séances de dépistage volontaire (CDV), organisées en soirée, période d’activité des populations clés, dans le but d’atteindre aussi celles qui vivent cachées.
La première vague de formation prendra fin ce lundi 14 avril. La seconde, dédiée aux pairs éducateurs issus des populations clés, débutera dans la foulée.
Augustin K.