En fin mars 2023, soit le 24 mars dernier, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a procédé à un réaménagement technique du gouvernement de la République.
Cet exercice s’est soldé avec l’entrée de quelques grosses pointures de la scène politique nationale. Et déjà, le vendredi 31 mars 2023, la nouvelle équipe tenait en présentiel sa première réunion du Conseil des ministres présidée par Félix Tshisekedi lui-même. A cette occasion, le président de la République a annoncé à cette équipe Sama2 les trois missions primordiales, à savoir le retour de la paix dans l’Est du pays, la maîtrise du cadre macroéconomique avec notamment la flambée ds prix des denrées de première nécessité, suite à la dépréciation du franc congolais et la tenue des scrutins électoraux en fin d’année.
S’agissant de cette réunion du Conseil des ministres, les habitués ont ressenti un changement de paradigme, avec à la clé une dose de technicité apportée par les nouveaux arrivés. Cela a longtemps marqué dans l’équipe Sama 1.
Sous Sama 1, le Conseil des ministres était une tribune où parfois les ministres intervenaient sans grande technicité dans leurs discours, parlant de leurs voyages ou rencontres avec telle ou telle autre personnalité, sans en avancer des propositions pratiques qui aideraient le chef de l’État a prendre une décision éclairée.
Sur le plan sécuritaire, à en croire des indiscrétions qui ont fuité de cette réunion, Jean-Pierre Bemba a décortiqué son secteur en indiquant même les voies à explorer pour une sortie de crise, avec options concrètes.
Il a été complèté par Vital Kamerhe VPM en charge de l’Economie, puis par Mbusa Nyamwisi Minetat en charge de l’intégration régionale.
Plus personne n’ a voulu risquer sur ce terrain où l’expertise a éte mise à contribution. Les experts ont parlé. Les trois poids lourds ont proposé des options avec maîtrise et expertise avérée. La source révèle même que ces trois personnalités ont état de la situation de l’Est du pays comme une question de ménage.
Sur le plan économique, Vital et Jean-Pierre se sont relayé pour faire le point de la situation. Bemba Gombo est allé jusqu’à faire comprendre que, outre l’insécurité dans l’Est du pays, la hausse des prix des denrées alimentaires notamment peut constituer une autre source d’insécurité qui ferait explosion à tout moment.
Sur des questions assez précises qui ont nécessité l’expertise de la BCC, la gouverneure a psalmodié quelques phrases, lesquelles ont éte complétées par Nicolas Kazadi, sans trop de conviction.
Vital Kamerhe est revenu à la charge pour recadrer les choses et proposer que soit instaurée sur la chaîne nationale une rubrique qui renseigne au quotidien sur le taux de change.
Présenté comme expert international en matière de finances et économie, Nicolas Kazadi n’a pas fait le poids face Kamerhe Vital, l’homme au verbe facile. Des options fortes ont été levées, lesquelles ne manqueront pas de produire des effets escomptés d’ici à juin. Le pari, c’est stabiliser le taux de change sous la barre de 2000 Fc/ le dollar.
Le plan de droit, un débat de haut niveau s’est aussi installé. Le professeur ministre en charge du Numérique, Eberande a posé les jalons, Tony Mwaba et Lihau ont renchéri.
L’entrée qui a aussi surpris les membres du gouvernement est celle du ministre de la Santé public, Roger Kamba qui a exposé sur comment mettre en oeuvre le programme de Couverture santé universelle, cheval de bataille du chef de l’État dans le secteur de la santé. Roger Kamba a démontré comment, en six moi, le gouvernement peut s’y prendre pour mettre en oeuvre le programme de gratuité des accouchements dans les hôpitaux publics.
Ce qui est curieux, c’est que le Premier ministre Sama Lukonde était dépassé par la technicité du débat, au point même, c’est Vital Kamerhe qui a assuré la police de débat et par Jean-Pierre Bemba. Parce qu’en fait, les deux avaient la compréhension globale de la chose.
La source parle, d’une nouvelle coordination qui s’installe au sein du gouvernement Sama II.
Au cours de cette réunion, il a été levé l’option de mettre fin aux conseils des ministres kilométrique qui prennent toute la journée.
Selon ces mêmes indiscrétions glanées dans les allées de la cité de l’Union Africaine, c’est même Vital Kamerhe qui a eu le privilège de présenter les ministres à la plénière. Sacré Vital a joué sa partition non comme VPM, mais comme un véritable Premier ministre.
Une bouche indiscrète a même sussuré que Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba avaient été consultés, chacun individuellement, pour occuper le fauteuil de Sama Lukonde. Tous deux étaient d’accord. Ce qui était bon pour Vital qui parlait du retour au schéma de Nairobi, selon l’esprit des accords de CACH conclus sous l’égide de Uhuru Kenyatta président honoraire du Kenya. Face à deux fers au feu, Tshisekedi a opté pour le maintien BDE Sama pour ne pas frustrer l’un et l’autre de ses partenaires du gouvernement. Ce qui expliquerait selon la même source le fait que les tractations aient tiré en longueur.
Après le Conseil de ministres, Vital Kamerhe s’est retiré avec le chef de l’État alors que Sama Lukonde est resté parmi les ministres.
Au sein de l’équipe, les avertis ont vite conclu a un ombragé fait au Premier ministre, pendant qu’un autre camp est d’avis qu’il est temps de laisser à l’expérience et l’expertise de faire le travail, le’peuple attend les résultats et non le protocolaire.
Une autre bourde, c’est l’entrée en scène de Peter Kazadi, VPM de l’Intérieur qui, à la place de faire l’état des lieux de son secteur, s’est fourvoyé dans un état de.la nation qui n’a pas rencontré la vraie question securitaire qu’on attendait de lui. On craint même qu’il soit dépassé par la tâche. Les habitués ont regretté l’absence de Daniel Aselo qui, lui aussi, rappelons-le, présentait un manque de maîtrise de la question securitaire du pays en général.
Jouant au comique, rapporte-t-on, le chef de l’État a interrogé l’assistance en ces termes : » Qui est là pour bleuir les nouveaux arrivants, notamment le VPM Bemba Gombo ? »
Comme réponse à la question du chef, tout le monde a simplement esclaffé de rire.