Le député national Mwangachuchu est en détention préventive à la prison centrale de Makala, poursuivi par la justice congolaise pour tentative de participation à un mouvement insurrectionnelle, détention illégale d’armes de guerre, etc.
À en croire un ancien ministre de la Défense nationale sous le régime Kabila, qui s’est confié à Netic-News.net sous le sceau de l’anonymat, le dossier Mwangachuchu était bien connu du régime Kabila.
Le 23 mars 2009, Kinshasa avait signé un accord de paix avec le CNDP, ancêtre du mouvement insurrectionnel M23, la tête pensante du CNDP était le député national Mwangachuchu, à l’époque sénateur.
Kinshasa était bien au courant des activités de Mwangachuchu, selon la source, car c’est l’homme fort du puissant lobby appelé TUTSI POWER. Cette machine est introduite dans tous les salons où se décide le destin du monde, en raison du fait que TUTSI POWER est un lobby puissant et Mwangachuchu représente une force.
Entre-temps, Kinshasa n’entend pas s’engager dans la voie de la guerre en privilégiant le dialogue et la diplomatie. Ce serait sage de négocier avec tous ces tireurs de ficelles et en même temps, travailler sur la construction d’une armée professionnelle, moderne et équipée.
La stratégie de Kabila, c’était d’en dormir ces tireurs de ficelles négocier avec, leur offrir quelques avantages, réduire au mieux leur influence et en même reconstruire une armée infiltrée à tous les niveaux.
Son arrestation peut devenir le leitmotiv de la guerre que le M23 va mener contre Kinshasa.
Kabila et son régime avaient compris que affronter ce lobby ce serait hypothétiquer la paix dans l’Est du pays. Il a fallu vite ouvrir le dialogue avec les rebelles du CNDP, question de chercher de les contrôler de l’intérieur.
C’est ce qui expliquerait en partie le fait qu’en 2006 et 2011, on a pu enrôler les populations dans ces zones en proie à l’insécurité, sans trop de casses. La raison est que Kabila a su négocier avec les tireurs de ficelles du coin. Procéder comme le fait Kinshasa actuellement dans le traitement du dossier Mwangachuchu serait contreproductif.
Pour cet ancien ministre de la Défense, l’arrestation de Mwangachuchu risque d’hypothéquer pour longtemps encore la paix dans les Kivu, au lieu de déboucher sur un choc frontal, tête contre tête.
CP