Une correspondance du ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Modeste Mutinga a révélé au grand public l’affaire ayant trait à la traçabilité des fonds destinés aux sinistrés Basankusu perçu par un comptable du cabinet de Nicolas Kazadi depuis mars dernier . N’eût été le recours aux services de la Banque centrale du Congo, le ministre Mutinga ne serait jamais informé de la sortie de ces fonds débloqués depuis bientôt deux mois, mais jamais affectés à l’usage pour lesquels ils avaient été sollicités. Et en langage facile, propre à l’administration des affaires publiques, cela s’appelle détournement.
En fait, ce qui a poussé Mutinga à s’adresser au ministre Kazadi Nicolas, c’est l’attitude désinvolte et arrogante de l’argentier national, Nicolas Kazadi. Le patriarche Mutinga l’a maintes fois appelé pour essayer de discuter du dossier. Le super ministre Nicolas Kazadi n’a jamais daigné prendre les appels de Modeste Mutinga. Ni Nicolas, ni sa vice-ministre aux Finances, personne ne décroche. Le vieux Mutinga a envoyé des inspecteurs, ses conseillers pour trouver une solution à ce dossier, la porte leur a été fermée avec une pointe de dédain, raconte un conseiller du ministère des Affaires sociales sous couvert d’anonymat.
C’est dans ces entrefaites que le vieux Mutinga a résolu de saisir le super ministre Kazadi Nicolas qui ne fait qu’à sa tête.
Correspondance à laquelle Nicolas Kazadi a répondu hier vendredi 26 mai 2023.
Questions: à quoi servent les réunions du Conseil des ministres lorsque des questions nationales doivent se traiter sur la place publique? Le Premier ministre est-il si faible qu’il n’ose imposer une discipline au sein de son équipe ? Et puis, on accepte que Nicolas Kazadi prenne trop d’envergure et de liberté au point de se comporter en électron libre qui ne répond que du Chef de l’Etat?
Du fait de sa réponse à son collège des Affaires sociales, Nicolas Kazadi n’a pas convaincu.
Car, l’argentier national, compte tenu de l’urgence de la catastrophe, il a autorisé le paiement en procédure d’urgence d’un montant global de CDF 615.000.000 dont CDF 307. 500.000 étaient domiciliés au code comptable 0567 du ministère des Affaires sociales et CDF 307. 500.000 au code comptable 0536 du ministère des Finances qui devrait les garder en attendant la consommation de la première partie mise à la disposition des Affaires sociales. Cette 2è partie de fonds est disponible ( …).
Une réponse de Nicolas Kazadi qui ne prouve rien , au contraire le cloue davantage. Que Nicolas Kazadi ait attendu que la lettre de Mutinga soit sur la toile et que les médias s’en mêlent pour fournir une explication alambiquée pour ne pas convaincre en plus. Alors que chaque vendredi, les ministres se retrouvent en conseil et logiquement le gouvernement était censé travailler en étroite collaboration. Que Kazadi ait décaissé des fonds en faveur d’un ministère sans en informer le ministre de tutelle, c’est louche! Il a fallu que Mutinga se rende à la Banque centrale pour que Nicolas Kazadi raconte à son collège que le reste des fonds est disponible, mais attend les justificatifs d’acompte, c’est encore un pétard mouillé de Kazadi.
Que Nicolas Kazadi dise que le premier acompte a éte décaissé en procédure d’urgence pour payer quel sinistré, étant entendu, ce sont les Affaires sociales qui avaient identité les sinistrés de l’Equateur.
Le fonds décaissé en urgence, sans le plus grand secret et à l’insu de la tutelle ayant sollicité ces fonds, ça sent très mauvais.
l’Inspection générale des finances, la Cour des comptes et tous les services de contrôle doivent amener leurs jumelles et loupes dans ce dossier pour en démêler l’échafaud.
Pour rappel, le ministre des Finances a eu des démêlés de ce genre avec Augustin Matata dans le dossier Congo Challenge, où l’ancien Premier ministre l’accuse d’avoir perçu des fonds pour une étude menée par sa structure.
Christian Lomoto