Appréhendé par la police, le 20 mai et relaxé quelques heures plus tard ; puis enlevé sans ménagement devant femme et enfants traumatisés le dimanche 21 mai 2023 vers 18h30, cagoulé pendant plus de deux heures par les agents de l’ANR pour le déposer tel un vulgaire colis au Casier judiciaire , le même dimanche 21 mai 2023 et y passe nuit; récupéré par les agents de la Cour de cassation, le 22 mai 2023 dans les avant-midis, pour le déposer au parquet général de Kinshasa/Gombe sans document justifiant sa détention (source avocats); jugé en procédure de flagrance à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe puis écroué à Makala pour détention préventive, Mike Mukebayi, député provincial, élu de Ensemble de Moïse Katumbi dans la circonscription électorale de Kinshasa/Lingwala, est abandonné a son triste sort. Au regard du chemin de la croix traversé par cet élu du peuple et les irrégularités qui ont entouré cette privatisation des libertés, le parti de Katumbi et tout son staff ne pipent mot, si même personne n’est prêt à soutenir les propos tenus par Mukebayi dans cette vidéo devenue virale sur la toile.
Le plus curieux est que tout ceci se trame quand Moïse Katumbi et tout son bureau sont en séjour dans la capitale.
Plus 72 heures après, aucun message ou communiqué de solidarité, de dénonciation ou de condamnation des irrégularités ayant abouti à la détention préventive de cet élu.
Au sein de Ensemble pour la République, l’hypocrisie se lit à tous les niveaux. Même la fédération de Kinshasa est restée indifférente face au malheur de ce cadre et militant de premiers rangs du parti de Katumbi. Comme si un mot d’ordre aurait été donné par le chairman lui-même de rester distant par rapport à ce dossier, alors qu’un élu est jeté en prison sans respect de la procédure, sans tenir compte de ses immunités.
Le moi je t’aime non plus de Katumbi envers Mukebayi
Les masques viennent de tomber. A en croire un échange des tweets entre le camp Katumbi et l’avocat en dit long.
Me Tshiswaka Masoka Hubert, avocat, défenseur des droits humains et DG de l’IRDH a, dans un tweet, dit » j’ai parlé avec Moïse Katumbi de cette dérive du discours des membres de Ensemble. Il est le clair : « Ces discours n’engagent pas le parti (Ensemble) ».
Si Katumbi estime qu’il ne peut pas piper mot sur ces discours qui n’engagent pas son parti, mais les bavures et irrégularités ayant entouré l’arrestation de son lieutenant ne sont pas faites pour l’émouvoir au point de demeurer aussi insensible au malheur d’un cadre de première ligne de son parti ?
Femme et enfants traumatisés par l’enlèvement brutal de l’époux et papa ne méritent-ils pas réconfort du parti qui lutte pour le bien-être des citoyens ?
En réaction au tweet du défenseur des Droits humains, Augustin Amundala, coordonnateur national adjoint chargé d’adhésion et implantation de la jeunesse de Ensemble et conseiller en charge de sports de Katumbi, a tweeté en ces termes : « Vous avez affirmé que Moïse Katumbi vous a clairement dit que les discours de Safu et Mukebayi n’engagent pas le parti Ensemble ! A ce stade du débat, vous êtes fixé sur vos préoccupations ».
C’est pour ainsi dire qu’un mot d’ordre serait déja sonné au sein du parti pour qu’aucune bouche officielle ne se mêle de ce dossier.
Alors que pour un refus à Matata de tenir une conférence à Kenge (Kwango), Katumbi a vite fait de tweeter pour traduire sa solidarité envers son compère du bloc de l’opposition; solidarité que Mukebayi n’a pas bénéficié, plus 72 heures après son incarcération a Makala.
En 2019, alors très proche du leader ECIDÉ, Mike Mukebayi avait été arrêté dans les mêmes circonstances, Martin Fayulu n’a pas attendu longtemps pour réagir face aux irrégularités ayant entouré son arrestation. Et quelques heures après Fayulu avait fait venir l’épouse et enfants de Mukebayi pour un réconfort moral comme pour dire un leader s’assume.
Affaire à suivre !
Netic-News