Moïse Katumbi, déclaré persona non grata au Kongo Central. L’opposant congolais Moïse Katumbi a été interdit, ce mardi 23 mai 2023, de se rendre à Matadi, chef-lieu du Kongo Central.
Alors qu’il s’était déjà engagé sur la route pour le Kongo Central, Moïse Katumbi a été bloqué à l’entrée de la province, vers le quartier Mitendi, par des éléments de la police.
Le commandant de cette unité a fait savoir à l’opposant qu’il exécutait l’ordre de la hiérarchie. Ces éléments ont placé en barricade leurs véhicules sur la Nationale numéro un, empêchant à Moïse Katumbi de faire son entrée au Kongo Central.
Le podium prévu pour le meeting à Mbanza- Ngungu a été démonté par la police, apprend-on des sources sur place.
« Je ne suis pas un étranger, je suis Congolais », clame Moïse Katumbi dans un échange avec un officier de la police à Mitendi, entouré de ses sympathisants qui entonnent des hymnes à la gloire de l’opposant.
À la barrière, les éléments de la police tentent de convaincre l’opposant Katumbi de retourner d’où qu’il est venu.
La veille de ce voyage, évoquant des raisons sécuritaires, le gouverneur du Kongo Central, Guy Bandu, a demandé à Moïse Katumbi de limiter ses activités en une seule journée, malgré son agenda qui prévoyait plusieurs activités dans cette province.
Hier, c’est la marche de l’opposition qui a été réprimée dans le sang. Aujourd’hui, c’est Katumbi qui est empêché de se rendre au Kongo Central. A quoi joue le régime ? Le pouvoir de Kinshasa serait-il devenu ivre pour commencer à restreindre les mouvements des opposants ?
En tout état de cause, le donneur de ces offres ne contribue pas a faire bonne presse du pouvoir; surtout en cette période électorale ?
L’épisode rappelle la scène jour où Moïse Katumbi avait été empêché d’entrer en RDC par la frontière de Kasumbalesa.
Les observateurs avertis pensent que le régime Tshisekedi participe au rayonnement politique de Moïse Katumbi. Après la répression de la marche de l’opposition le week-end dernier, le pouvoir de Tshisekedi vient de signer un nouveau scandale qui le discrète aux yeux de l’opinion internationale.
Les Tshisekedi (père et fils) qui ont souffert de toutes ses bavures des régimes successifs, personne ne pouvait s’imaginer tel agissement de la part de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir.
Moïse Katumbi qui, visiblement, n’a pas la même popularité qu’hier, ne fait pas ombrage au pouvoir.
Que se passerait si le pouvoir laisser l’opposant Katumbi se rendre au Kongo Central, si l’on sait que sa tournée il y a deux ans au grand Kivu, dans le Maniema et dans la Tshopo n’a pas changé grand-chose sur la scène politique congolaise.
Sylvain Kabongo