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RDC : Entre soigner une justice malade et offrir au pays un spectacle honteux, Constant Mutamba a-t-il fait son choix ?

Par Redaction Netic
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Le ministre congolais de la Justice enchaîne les faux pas. Nommé au sein du gouvernement pour apporter une thérapie de choc visant à remettre la justice congolaise sur les rails, Constant Mutamba semble, au fil du temps, avoir déserté cet idéal.

Après les états généraux organisés à Kinshasa, plus rien n’a suivi. Depuis lors, le remplaçant de Rose Mutombo est, selon l’opinion publique, plongé dans une sorte de folklore.

Il y a peu, devant la jeunesse de Kinshasa, Mutamba s’est livré à une scène surréaliste en compagnie de la Première ministre Judith Suminwa, un comportement qui a choqué bon nombre de personnes.

Près d’un an après l’investiture du gouvernement, la justice, jugée malade par le chef de l’État, demeure dans un état piteux : les responsables des crimes économiques restent impunis, la corruption et les détournements prospèrent, les puissants continuent d’imposer leurs méthodes à l’État, etc.

Une théâtralisation immonde

Alors que les réformes attendues pour réformer la justice congolaise et la rendre plus compétitive tardent, le jeune ministre offre au pays ce que beaucoup considèrent comme un spectacle hideux.

Dans un communiqué publié le vendredi 7 mars dernier, le garde des sceaux met en jeu 5 millions de dollars américains afin de favoriser l’arrestation de Corneille Nanga, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga, les trois principaux leaders du M23, ce groupe armé qui secoue le Nord et le Sud-Kivu.

De qui se moque donc le ministre congolais ? Depuis juin 2022, la rébellion contrôle plusieurs agglomérations au détriment du gouvernement. Et, fin janvier et mi-février dernier, elle est parvenue à conquérir les villes de Goma et Bukavu, jusqu’ici les deux capitales provinciales de ces entités administratives.

Depuis, ils ont nommé des gouverneurs ainsi que d’autres responsables de base, et l’État n’a rien pu y faire, alors qu’il détient le monopole de la violence et de la contrainte.

C’est dans ce contexte que Constant Mutamba enclenche sa démarche. À qui donc le ministre s’adresse-t-il ? Expose-t-il la faiblesse de l’État à imposer son autorité alors que la localisation des dirigeants du M23 est publiquement connue ?

« La théâtralisation que nous dénoncions à votre égard atteint désormais un niveau de flagrance tel qu’elle vous dévore peu à peu, telle une braise insidieuse. Il est consternant de voir que vous vous éloignez sciemment de l’objectif essentiel et des devoirs que vous êtes censé incarner à la tête de ce ministère, préférant vous complaire dans un populisme aussi vain que grotesque », réagit froidement Léon Kakese.

Les craintes étaient-elles légitimes ?

Lors de sa nomination au sein de l’équipe Suminwa, le profil de Constant Mutamba a été scruté de près. D’ailleurs, parmi les nombreux ministres critiqués par les Congolais, il était presque en tête.

« Que peut attendre Félix Tshisekedi d’un ministre linéaire, sans expérience et dévoué à la seule cause de son image ébouriffante ? », s’était même interrogé un membre de l’Union sacrée.

Cependant, quelques semaines après, « le jeune coq à la crête noire et ombrageuse » semblait redonner espoir à l’opinion publique, ravivant ainsi les attentes face à une justice jugée problématique dans le pays.

Lors de sa prise de parole après sa nomination, il avait promis des « réformes judiciaires courageuses et audacieuses, des actions judiciaires contre les auteurs de l’agression rwandaise, contre les détournements des deniers publics et une thérapie de choc pour la justice malade », avait-il alors déclaré.

Mais cet élan s’est vite éteint ou, mieux, est resté dans les chimères, une rhétorique qui n’a jamais dépassé les paroles. Et ceux qui s’interrogeaient sur la capacité de Constant Mutamba à inverser la tendance sont restés sur leur faim, attendant désespérément que les choses changent.

Les communiqués multipliés sur les responsables du M23 ou encore les sanctions non contraignantes à leur égard sont de plus en plus perçus comme du populisme, par lequel le fondateur de la NOGEC tente de dissimuler son incapacité à soigner une justice réputée malade.

Kilemasi Muhindo

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