Les ministre d’Etat en charge de l’Aménagement du territoire, Me Guy Loando Mboyo, a été face à la presse kinoise sur le plateau du « Briefing » qu’il a co-animé, ce mercredi 10 mai 2023, avec son collège ministre de la Communication et Médias, et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. Ce rendez-vous de redevabilité a eu pour thème « Aménagement du territoire comme moyen de prévention des catastrophes naturelles en RDC »
Organisé au lendemain du drame survenu à Kalehe, dans le Sud-Kivu, ce briefing a été pour Loando une occasion de martelé sur l’importance de la gestion réfléchie des espaces physiques de la RDC. Le ministre a présenté, avant tout, ses condoléances aux familles des victimes de ces inondations meurtrières. Il a ensuite saisi l’opportunité pour expliquer aux professionnels des médias chevaliers ce qu’est l’Aménagement du territoire. L’exercice, une sorte d’état des lieux, a permis d’illustrer comment l’aménagement du territoire, à travers ses outils, contribue particulièrement à éviter que de tels drames arrivent.
« L’action de l’aménagement, c’est de disposer des personnes, de manière harmonieuse, repartir les activités, doter le pays d’équipements, dans une approche prospective pour éviter la problématique de superposition des titres, la problématique des inégalités de répartition des équipements et la problématiques des conflits sur l’ensemble du territoire », a-t-il souligné.
Pourtant, la RDC a connu pendant des décennies, un grand vide en ce qui concerne les outils de planification spatiale. Ce, malgré quelques tentatives, en 1967, en 1982, en 2004, pour y remédier. C’est en 2015 que le processus de réforme de l’aménagement du territoire sera lancé. « Ce qui a permis à ce que nous puissions nous lancer dans un processus de doter le pays d’outils de planification spatiale », rappelle Loando.
Ces outils sont, entre autres, la Politique nationale de l’Aménagement du territoire (PNAT) adoptée le 20 juillet 2020, la loi sur l’Aménagement du territoire dont la rédaction a connu la participation de toutes les ONG qui s’occupent des questions environnementales, le Guide méthodologiques, et le Schéma.
Pour lui, les affections des terres doivent obéir à une règlementation. Ces outils de l’aménagement en sont donc une garantie essentielle.
Pour étayer ces propos, le ministre de l’Aménagement du territoire a évoqué le malheureux cas de Kalehe.
Selon lui, le problème découle notamment des constructions anarchiques des populations locales.
« D’après les hypothèses, il y a 3 rivières qui se déversent sur le lac Kivu. Avec le dérèglement climatique, il y a augmentation de quantité d’eau dans le lac… Les constructions de nos populations sont sur le lit majeur du lac Kivu. Ils vivent des activités champêtres et de la coupe de bois. Ces deux activités ont créé une fragilité sur la terre ferme. Et avec la quantité d’eau qui a augmenté, cela a créé des boues. D’où l’importance des outils stratégiques d’aménagement du territoire », a-t-il conseillé.
De son côté, le ministre des Médias a évoqué le nouveau bilan du drame de Kalehe. « Hier nous étions à 412, aujourd’hui il y a 26 nouveaux corps qui ont été récupérés pour atteindre 438. Par contre il n’y a pas encore des chiffres officiels des personnes disparues, contrairement à ce qui s’est répandu ».
A en croire Patrick Muyaya, une commission spéciale a été mise en place. Elle relaie des témoignages, et travaille avec les familles. Il a promis que le gouvernement sera en mesure de donner, dans les jours à venir, des chiffres officiels des compatriotes qui ont disparu.