Cela s’appelle monter les enchères ! Mais la coalition RDF/M23 ne voit plus d’alternative à son aventure guerrière menée dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu ; après le brusque réveil de la communauté internationale qui veut donner la chance à la feuille de route issu des processus conjoints de Luanda et Nairobi, remise en selle par le sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, et surtout les mises en garde de la France contre la coalition RDF/M23 appelant les parties à s’inscrire dans la logique du plan de paix piloté par le président angolais, à défaut de s’exposer à la sanction de l’histoire.
Paul Kagame, le va-t-en guerre, doit intérioriser de Jonas Savimbi en Angola et John Garang au Soudan du Sud. Il y a un temps pour faire, il y a un temps pour faire la paix, dit l’Ecclésiaste.
A l’étape de Kinshasa, Emmanuel macron a martelé : « la RDC ne doit pas être un butin de guerre. La guerre doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre… ». Ce message limpide, Kagame et ses supplétifs l’ont bien capté 5 sur 5.
Déjà, les Nations unies, par la bouche du secrétaire général Antonio Guterres accentue la pression sur la coalition qui doit libérer les zones occupées. Et sur le terrain, la Monusco se dit prête à travailler au cantonnement des rebelles 23 dès le 7 mars 2023, date retenu pour la mise en œuvre du plan de paix de Luanda. De plus, le médiateur désigne n’entend pas faire dans la dentelle. L’Angolais Lourenco a saisi toutes les parties qui n’ont pas d’autre choix que de donner la chance à la désescalade.
Il y a de raison de croire à une accalmie sur le théâtre des opérations, même si à 24 heures de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu décidé par les chefs d’État de l’EAC, les terroristes du M23 ont attaqué lundi quelques positions des FARDC. A en croire un communiqué de l’armée congolaise publié ce mardi 7 mars et signé par le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike.
Ces rebelles ont notamment ciblé les positions de Karuba sur l’axe Kibirizi – Rwindi ainsi que sur l’axe pont Mabenga – Rwindi.
« Vers 16h30′ de ce lundi, les M23/RDF ont tiré plusieurs bombes au mortier 120mm sur la cité de Sake, dont deux orientées précisément à la base de la MONUSCO de Mubambiro, deux au cantonnement du contingent burundais récemment déployé dans le cadre de East African Community Régional Force, ainsi que quatre autres dans la cité fortement peuplée environnant Mubambiro », rapporte le communiqué des FARDC. Et ce, avant d’établir un bilan provisoire de cette attaque : 3 morts, 7 blessés graves et une maison complètement détruite à Sake.
Les M23 ont annoncé ce mardi qu’ils déposent les armes le même jour à 12h de Bunagana en vue de s’aligner sur le processus de résolution pacifique du conflit armé à l’Est de la RDC. Ils ont cependant posé la condition d’avoir un dialogue direct avec le gouvernement congolais.
Une option rejetée plus d’une fois par Kinshasa qui considère les M23 comme un « mouvement terroriste » bénéficiant de « l’appui du Rwanda ».