L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila Kabange, continue de susciter des débats, notamment sur la situation sécuritaire persistante dans l’Est du pays. Dans une tribune au ton incisif, le journaliste Lecoeur Mutshipayi revient sur le parcours de celui qu’il qualifie de symbole des dérives congolaises.
« Il est arrivé avec son père alors qu’il avait environ 25 ans, déjà auréolé du grade de général sans véritable expérience militaire. Leur objectif était clair : renverser Mobutu », rappelle-t-il.
Selon lui, si certains Congolais en viennent aujourd’hui à regretter le maréchal Mobutu, ce n’est pas tant pour la qualité de sa gouvernance — entachée de corruption et de népotisme — mais en raison du profond désenchantement qui a suivi son départ.
Lecoeur Mutshipayi dresse un bilan sévère de la présidence de Joseph Kabila, qu’il accuse d’avoir perpétué les pratiques de son père, Laurent-Désiré Kabila :
« Son règne a été marqué par des violations des droits humains, la corruption à grande échelle et une mauvaise gestion de l’économie nationale. »
Il pointe également du doigt certains anciens proches de l’ex-chef de l’État, à l’instar de Corneille Nangaa, accusés de vouloir revenir au pouvoir par des moyens antidémocratiques.
« Ce serait une honte pour notre démocratie que de voir d’anciens membres de la CENI prendre les armes pour accéder au pouvoir », s’indigne-t-il.
Appelant à une gouvernance responsable, Mutshipayi insiste :
« Le pays ne peut pas s’éterniser dans des rébellions stériles. Le pouvoir doit être exercé avec une vision claire et au service de la population, non pour satisfaire des intérêts personnels. »
En conclusion, le journaliste interpelle le président Félix Tshisekedi :
« S’il n’est pas encore à la hauteur des attentes, il a encore du temps pour corriger le tir. Mais en aucun cas, on ne peut tolérer le soutien à des groupes rebelles qui, avec l’appui du Rwanda, massacrent nos concitoyens. Mieux vaut organiser des élections, même imparfaites, que de cautionner des violences qui détruisent le pays. »
Bienvenu Musoy
