L’Assemblée nationale débat en ce moment du projet de loi sur la répartition des sièges par circonscription pour les élections législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.
Projet de loi déclaré recevable puis envoyé à la commission PAJ qui, en principe, doit revenir vers la plénière un draft enrichi et toiletté.
Dans le débat général sur ce projet de loi en plénière, les députés nationaux ont soulevé, entre autres inquiétudes, l’inadéquation entre le nombre d’enrôlés et le nombre de sièges.
Et par solidarité aux territoires troublés du pays, notamment Masisi, Rutshuru Nyiragongo (Nord-Kivu) et Kwamouth (Maï-Ndombe), la CENI a réservé 16 sièges pour ces territoires dont 02 pour Kwamouth, 07 Masisi, 07 Rutshuru en référence à l’ancien fichier 2018.
Et c’est là que se pose un problème crucial qui demeure insoluble, selon un expert électoral indépendant ayant la maîtrise du paysage politique congolais.
Cet expert fait observer que les populations( majorité) de Kwamouth, Masisi et Rutshuru se sont déplacées et ont éte enrôlées ailleurs.
Comment la CENI va-t-elle s’y prendre pour organiser le vote de ces populations ? Sur base de quelle liste, étant donné qu’elles n’ont pas été enrôlées dans leur circonscription habituelle, leur territoire ayant été le théâtre d’insécurité? Et si c’est sur base de la liste de 2018, mais elles vont voter où? Sans oublier que ces listes méritent un toilettage, avec les personnes décédées et nouveaux majeurs.
Par exemple, explique l’expert, les gens ( majorité) de Kwamouth se sont enrôlés ailleurs. Selon cet expert, la majorité des électeurs de Kwamouth s’est enrôlé à Kenge-Ville et Inongo, parce qu’il s’observe un taux d’augmentation de 40%. Comment la CENI va s’y prendre ? Vont-ils voter de deux côtés ? Sinon, où vont-ils voter et ils seront inscrits sur quelle liste?
Pour Masisi, on a gardé le même nombre de sièges qu’en 2018 par solidarité. Une partie de gens de Masisi et Rutshuru s’est enrôlée à Goma. La question fondamentale est celle de savoir où ils vont voter. Seront-ils inscrits sur quelle liste d’électeurs, suivant quelles circonscriptions électorales ? Et d’un côté, on a maintenu les sièges par solidarité alors qu’avec le fichier actuel (2023) dans ces différentes zones à conflit, il y a eu moins d’enrôlés, impossible de faire même un député.
Comment la CENI va-t-elle s’y prendre concrètement dans ces territoires à conflit ?
Quelle garantie sécuritaire que dispose aujourd’hui la CENI pour croire qu’en décembre prochain il sera possible d’amener les électeurs de ces territoires aux urnes?
La CENI doit répondre à tout ce questionnement pour plus de crédibilité et de transparence du processus piloté par l’équipe Denis Kadima.
Netic-News