L’ambassade des États-Unis au Rwanda a exhorté ses ressortissants à faire preuve de prudence face à la montée des tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Dans un communiqué publié vendredi 14 février, la représentation diplomatique américaine à Kigali recommande à ses citoyens d’« éviter les rassemblements publics et de rester discrets dans les régions frontalières » afin de minimiser les risques en cas de détérioration de la situation sécuritaire.
Un conflit aux répercussions régionales
Cette mise en garde intervient alors que les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par Kigali, connaissent une escalade préoccupante. Selon des sources locales, des milliers de soldats rwandais sont actuellement déployés en territoire congolais, où ils épaulent le M23 dans ses offensives.
La situation a pris une tournure dramatique ces dernières heures. Après avoir occupé Goma il y a plusieurs semaines, les troupes rwandaises et leurs alliés ont fait leur entrée ce matin à Bukavu, chef-lieu stratégique du Sud-Kivu. Cette avancée militaire a provoqué une catastrophe humanitaire : plus de 4 000 morts, 4 000 blessés et un demi-million de déplacés ont été recensés selon les dernières estimations officielles.
Face à ce chaos, l’ambassade américaine insiste sur la nécessité pour ses citoyens de s’inscrire au programme Smart Traveler Enrollment Program (STEP), un dispositif permettant de faciliter leur localisation et leur évacuation en cas d’urgence.
L’ONU et l’UE en alerte maximale
Les conséquences de cette crise ne se limitent pas aux frontières congolaises. Réuni à Addis-Abeba ce samedi, en marge du Sommet de l’Union africaine (UA), le Secrétaire général des Nations unies a exprimé son inquiétude quant à une éventuelle guerre régionale.
« Une escalade régionale qu’il faut à tout prix éviter », a-t-il averti, appelant les parties impliquées à privilégier la voie diplomatique.
L’Union européenne (UE) a également réagi avec fermeté. Par la voix de son porte-parole pour les Affaires étrangères, Anouar El Anouni, elle a condamné l’occupation de l’aéroport de Kavumu et l’entrée du M23 à Bukavu.
« L’UE examine d’urgence tous les moyens à sa disposition. La violation continue de l’intégrité territoriale de la RDC ne restera pas sans réponse », a-t-il déclaré.
Gilbert Ngonga