« Cher Président de la République Félix Tshisekedi, il ne vous reste plus qu’une seule option : organisez-vous afin de libérer la RDC de votre présence et permettez-nous de nous organiser, comme l’avait recommandé Mzee Laurent-Désiré Kabila, pour chasser l’ennemi de notre territoire. »
C’est en ces termes cinglants que l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), par la voix de son président, le professeur Florimond Muteba Tshitenge, a ce mardi 11 février exprimé son rejet catégorique de toute négociation entre la République Démocratique du Congo et le président rwandais Paul Kagame.
Dans son communiqué N°004/ODEP/FEVRIER/2025, l’ODEP fustige ce qu’il qualifie de « dialogue de la honte, de la capitulation et de la trahison », en dénonçant des manœuvres qui, selon lui, visent à légitimer l’occupation du territoire congolais par des forces étrangères. Florimond Muteba accuse notamment le président Tshisekedi et le cardinal Fridolin Ambongo d’être complices de cette initiative qu’il considère comme un acte de soumission aux intérêts rwandais.
L’ODEP exhorte la population congolaise, la société civile et l’armée nationale à former une alliance stratégique pour contrer ce qu’il perçoit comme une tentative de « liquidation » de la souveraineté nationale. Selon l’Observatoire, il est impératif de briser les divisions internes et de concentrer les forces vives du pays sur la reconquête du territoire, en particulier au Nord-Kivu, où les combats avec les groupes armés soutenus par Kigali se poursuivent.
Muteba accuse le clergé catholique et protestant de soutenir indirectement cette démarche et annonce, dans un geste fort, son abandon du catholicisme au profit du judaïsme. Il appelle ceux qui se sentent trahis par les institutions religieuses traditionnelles à le suivre dans cette voie.
Le communiqué de l’ODEP intervient alors que les discussions sur une possible transition politique en RDC, impliquant des groupes armés, suscitent une levée de boucliers dans plusieurs milieux politiques et citoyens. La prise de position radicale de l’ODEP illustre la profonde méfiance qui entoure ces pourparlers, notamment après les déclarations de Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, suggérant une gestion conjointe de la transition par des acteurs politico-militaires et des institutions religieuses.
L’ODEP avertit les responsables religieux et politiques impliqués dans cette initiative : « Honte à vous, traîtres et collaborateurs de tous bords, qui appelez à ce dialogue ! » Le ton du communiqué laisse entendre que les tensions pourraient s’intensifier dans les semaines à venir.
Florimond Muteba va plus loin en mettant en garde les églises contre d’éventuelles représailles populaires : « Un vent de changement est en train de souffler. Celui-ci pourrait se révéler bien plus radical que ce que vous imaginez. » Une déclaration qui traduit l’extrême polarisation du débat national autour de la question sécuritaire et de la souveraineté du pays.
Gilbert Ngonga