À la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies, la Ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a rompu le silence ce mercredi 16 avril en évoquant un lourd tribut que paie la République démocratique du Congo depuis plus de 30 ans. Baptisé “GENOCOSTE”, ce terme inédit qu’elle a introduit désigne le prix humain et économique de la crise persistante dans l’Est du pays.
Revenant sur les répercussions du génocide rwandais de 1994, la cheffe de la diplomatie congolaise a dénoncé le manque de reconnaissance internationale face à une tragédie congolaise qui perdure. Selon elle, le transfert massif de génocidaires vers la RDC, facilité par certaines décisions internationales, a semé les graines d’une instabilité dont les Congolais subissent encore les effets dévastateurs.
Mme Wagner a pointé du doigt les interventions armées étrangères, la prolifération des groupes rebelles et les intérêts économiques autour des ressources naturelles, qui alimentent un cycle de violence sans fin. Elle appelle la communauté internationale à sortir d’un silence complice et à reconnaître la souffrance du peuple congolais au même titre que celle d’autres nations endeuillées.
Dans son adresse, la ministre a plaidé pour une mémoire collective plus inclusive, ainsi qu’une justice équitable. Elle exhorte l’ONU à agir avec lucidité et responsabilité, afin que le drame congolais ne soit plus relégué aux marges de l’agenda mondial.
« Le Congo ne peut pas continuer à porter seul les cicatrices d’un conflit régional mal géré », a-t-elle lancé avec force.
Cedrick Katay Kalombo