Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a profité des échanges de vœux avec les diplomates accrédités en RDC, le samedi 18 janvier 2025, au Palais de la Nation à Kinshasa, pour réitérer son refus catégorique de tout dialogue avec le groupe armé M23, qualifié de terroriste. Cette position, fermement soutenue par Kinshasa, s’oppose aux appels répétés du Rwanda en faveur d’un tel dialogue. Selon le président Tshisekedi, une telle démarche franchirait une ligne rouge que la RDC ne saurait tolérer.
La sécurité au cœur des préoccupations
Le chef de l’État a souligné que la sécurité des populations reste la priorité des priorités pour son gouvernement. L’année écoulée avait suscité l’espoir d’un retour à la paix dans les provinces de l’Est, meurtries par des décennies de conflits armés. Dans cette perspective, la RDC s’était pleinement engagée dans la mise en œuvre de la feuille de route du processus de Luanda, conçue pour restaurer la confiance entre Kinshasa et Kigali.
« Cependant, malgré notre bonne foi et nos efforts pour privilégier la voie diplomatique, la situation sécuritaire s’est gravement détériorée », a déploré Félix Tshisekedi.
Une situation sécuritaire préoccupante
Les groupes armés, notamment le M23, appuyés selon Kinshasa par le Rwanda, continuent de semer la terreur dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri. Ces violences ont contraint des millions de Congolais à fuir leurs foyers et à vivre dans des conditions précaires dans des camps surpeuplés.
Le président a également évoqué un rapport accablant des Nations Unies, qui confirme les accusations de la RDC concernant l’implication directe du Rwanda dans les activités du M23. Ce rapport met en évidence la présence de soldats rwandais sur le territoire congolais, ainsi que leur soutien logistique, politique et militaire au groupe armé.
Des chiffres alarmants
« En 2024, plus de 650 civils ont été tués lors d’attaques perpétrées par des groupes armés soutenus par le Rwanda. Des milliers d’autres ont été blessés ou portés disparus. Par ailleurs, la crise des déplacés internes s’est aggravée, avec plus de six millions de personnes contraintes de quitter leurs foyers », a précisé le président Tshisekedi.
L’échec de la médiation angolaise
Félix Tshisekedi a également évoqué la médiation menée par le président angolais, qui avait conduit à un cessez-le-feu en août 2024 dans le cadre du processus de Luanda. Cependant, cet accord a été violé par le Rwanda, compromettant les espoirs de paix durable.
L’annulation du sommet tripartite de Luanda prévu le 15 décembre 2024 a constitué un revers majeur. L’absence du président rwandais Paul Kagame et l’introduction par la délégation rwandaise d’une nouvelle condition – un dialogue direct avec le M23 – ont témoigné du manque de considération de Kigali pour les efforts de paix.
Une position ferme
« Le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchirons jamais », a conclu fermement Félix Tshisekedi Tshilombo.
Rodriguez Kikamba