En République démocratique du Congo (RDC), un enfant a été violé toutes les demi-heures durant les deux premiers mois de l’année 2025. C’est ce qu’a révélé James Elder, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), vendredi à Genève, lors d’une conférence de presse.
Ce chiffre glaçant s’inscrit dans le contexte de l’offensive armée menée depuis le début de l’année par les rebelles du M23, avec le soutien présumé du Rwanda, contre le gouvernement congolais.
« Les violences sexuelles contre les enfants, particulièrement dans l’Est de la RDC, ont atteint un niveau tel que leur utilisation comme arme de guerre ne fait plus aucun doute », a déclaré James Elder. « Il ne s’agit pas de cas isolés, mais bien de la conséquence directe d’une crise systémique », a-t-il poursuivi.
Le porte-parole de l’UNICEF a également souligné que parmi les survivants, certains sont des enfants en bas âge.
« C’est une arme de guerre, une tactique délibérée de terreur, qui détruit des familles et des communautés », a-t-il martelé.
Selon Elder, la situation est probablement bien pire que ce que les chiffres officiels laissent entendre.
« La stigmatisation, la peur et l’insécurité font que de nombreux cas ne sont pas signalés », a-t-il regretté.
Face à cette tragédie, l’UNICEF appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale. L’agence onusienne alerte sur la diminution de l’aide humanitaire destinée à la RDC, qui compromet l’accès des survivants à des soins médicaux, à un soutien psychologique et à une assistance juridique.
Sans une augmentation immédiate des ressources, plus de 250 000 enfants risquent d’être privés de services essentiels à leur protection au cours des douze prochaines semaines, avertit l’UNICEF.
Rodriguez Kikamba